Procès Pallardy : des journalistes volent au secours de l'ex-ostéopathe de l'Île-de-Ré

Un "thérapeute extrêmement bienveillant", "brisé par des accusations qu'il ne comprend pas". Deux journalistes, dont une ex-rédactrice en chef de Elle, ont volé mardi aux assises de Bobigny au secours de l'ostéopathe Pierre Pallardy, jugé en appel pour viols et agressions sexuelles sur 19 patientes.

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L'ostéopathe du "Tout-Paris"

Retour au début des années 1980. Alors au début de sa gloire, polo blanc et sourire assuré, l'ostéopathe pose en couverture du magazine Elle au côté d'une jeune femme en maillot de bain rouge, son épouse Florence. Parmi ses patients ou ex-patients, le futur auteur de best-sellers cite Picasso, César, Joseph Kessel ou encore Marcel Dassault.

C'est l'auteur de cet article, intitulé "Le couple idéal de la santé", qui s'est présentée mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis, pour y livrer un témoignage contrastant avec les récits accablants des femmes qui accusent Pierre Pallardy, 74 ans, de les avoir agressées dans son cabinet du très chic XVIe arrondissement parisien.

La journaliste de 64 ans a raconté aux jurés sa rencontre avec l'ostéopathe en 1982, et comment elle a commencé à fréquenter le couple sur l'île-de-Ré, où il possède un hôtel. Devenue plus tard rédactrice en chef pour L'Express, VSD ou encore Femme Actuelle, elle consulte Pierre Pallardy à la fin des années 1990 avant de lui emmener ses deux filles, alors adolescentes. "En tant que thérapeute, pour moi et pour mes filles, cela a été quelqu'un d'extrêmement bienveillant", a insisté l'élégante sexagénaire aux cheveux courts et au teint hâlé.

Douches vaginales

Un avis partagé par une ex-consoeur du magazine Marie-Claire Maison, qui lui a succédé à la barre. "J'ai l'impression d'une machination à laquelle je ne peux pas croire", a lancé cette femme de 67 ans qui s'est rendu dans son cabinet pour des problèmes de dos, avant d'y envoyer ses fils et une de ses belles filles: "Tous sont ressortis enchantés."

Aux antipodes, une plaignante a elle raconté mercredi avoir quitté le cabinet de Pierre Pallardy "complètement scotchée", après une consultation en janvier 2006. Venue pour une tendinite à l'épaule, cette quinquagénaire sportive, agent immobilier, a égrainé les questions sur sa vie sexuelle, ses seins "longuement malaxés", sa tête placée près de l'entrejambe de l'ostéopathe pour lui "apprendre à respirer", les "bisous dans le cou" et la prescription finale : des "douches vaginales".

Accusé de sept viols et 12 agressions sexuelles, Pierre Pallardy avait été reconnu coupable de cinq viols et sept agressions sexuelles et condamné à dix ans d'emprisonnement en octobre 2013 par la cour d'assises de Paris. Comme en première instance, le thérapeute qui se présente en précurseur avec sa méthode de "psychothérapie manuelle du ventre", nie avec véhémence depuis le début de son procès en appel les faits qui lui sont reprochés. Il affirme ne pas comprendre "ce qui se passe dans la tête" de ces anciennes patientes.

Le verdict est attendu le 12 novembre.
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