Le maire divers droite de Saintes a fait racheter par la commune son ancien véhicule de fonction sans en informer ses adjoints, provoquant leur colère.
Selon le quotidien Sud Ouest, qui a révélé l'information mercredi, le bon de commande d'un 4x4 de marque allemande affiche la somme de 24.949 euros TTC et la commune en possède désormais la pleine propriété.
Or, la municipalité, pour une acquisition de cette sorte, n'aurait pu s'affranchir, selon le Code des marchés publics, "de publicité" et "de mise en concurrence préalables" que "si son montant estimé est inférieur à 15.000 euros HT".
Depuis cette révélation, de nombreux élus de la majorité se sont désolidarisés du maire, Jean-Philippe Machon, qui ne s'est pas exprimé sur le sujet. "Je n'ai pas signé en tant qu'adjoint aux finances ni le bon commande, ni la facture. Aucun élu de la majorité municipale n'a été informé. Je ne peux pas cautionner et je suis obligé de me désolidariser publiquement", a indiqué auprès de France Bleu La Rochelle Frédéric Neveu, adjoint au maire de Saintes et vice-Président UMP de la communauté d'agglomération, qui a confirmé cet achat au regard de la comptabilité de la ville.
Selon lui, "cela pose problème au moment où on demande des efforts à toutes les associations avec des subventions en baisse et au moment où l'État baisse les dotations pour les collectivités locales".
"Le symbole de cette voiture est très fort", a également réagit pour Sud Ouest Régis Sainte-Marie Pricot, qui avait été le président du comité de soutien à Jean-Philippe Machon lors des municipales. Il a estimé qu'il ne s'agissait "ni d'une maladresse, ni d'une faute politique mais d'une faute morale".
"Grosse erreur", "aberration", "manque de respect", ont également été dénoncés par d'autres élus de la majorité municipale qui se sont donné rendez-vous ce jeudi jeudi à 17H00 à la mairie de Saintes pour une réunion de crise.
"La ligne jaune est franchie et le retour en arrière est difficilement envisageable", a indiqué l'adjoint aux finances. "Le maire a deux possibilités: il peut envisager sa propre démission. S'il ne le fait pas, les élus à titre personnel pourront prendre des décisions", a avancé Frédéric Neveu.