Un homme de nationalité afghane a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes) à 18 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour avoir menacé de mort les magistrats de la ville, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Grasse.
Présenté devant le tribunal en comparution immédiate, il encourait jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. Le parquet avait requis une peine de 12 mois de prison à l'encontre de cet homme fiché S, a précisé la procureur de la République à Grasse Fabienne Atzori, confirmant une information de Nice-Matin.
Mohammad Khan Wazir, 30 ans, avait été interpellé au Muy (Var) mercredi par la police judiciaire dans le cadre d'une enquête ordonnée par le parquet de Grasse à la suite de propos menaçants qu'il avait tenus.
Mohammad Khan Wazir a indiqué vouloir "aller au tribunal avec une kalachnikov pour tous les buter"
Alors qu'il rendait visite à son fils de trois ans prénommé "Djihad" dans une pouponnière des Alpes-Maritimes, où un juge l'avait placé, le père aurait indiqué vouloir "aller au tribunal avec une kalachnikov pour tous les buter".
Au cours de l'audience, l'homme a reconnu ses propos, s'est défendu en indiquant qu'il n'aurait jamais mis ses menaces à exécution. Il a expliqué être excédé par le fait que sa situation administrative, bien que son enfant soit de nationalité française, tardât à se régulariser, raison pour laquelle il se serait emporté.
"Un profil inquiétant"
Cet homme avait quitté l'Afghanistan en 2007 avant de gagner l'Europe, où il a rencontré une Française en Ecosse, Claire Khacer, a précisé par ailleurs Marc Joando, le président du tribunal correctionnel de Grasse qui l'a jugé et qui évoque "un profil inquiétant". Le couple s'est séparé après la naissance de leur enfant en 2013, Claire Khacer partant en Syrie où elle aura un second enfant d'un soldat de l'Etat islamique. Depuis son retour en France, elle est placée sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs en relation avec un entreprise terroriste.
Bien qu'incapable, selon le tribunal de Grasse, de répondre aux enquêteurs sur des questions simples concernant la religion, Mohammad Khan Wazir a été employé à deux reprises comme imam dans des mosquées de la région, à Cannes et au Muy, vivant également de travail au noir en tant que maçon.