Le nouveau sous-marin sans pilote de l'institut de recherche IFREMER,installé à La Seyne-sur-Mer, a entamé samedi une première campagne en mer avec le navire océanographique Le Suroît, après cinq années de développement et plusieurs dizaines de brevets déposés.
Sorte de drone, soit entièrement autonome, soit "filo-guidé", ce petit sous-marin, aux dimensions et au poids d'une automobile, doté de deux bras articulés, de caméras, de préleveurs d'échantillons et capteurs divers, peut être actionné depuis un petit bateau par une équipe réduite de trois personnes. Ariane doit ainsi permettre d'abaisser les coûts d'exploitation pour différents types de missions, de la cartographie à l'inventaire biologique, de l'intervention d'urgence sur une pollution à la recherche de boîtes noires.
Ariane, le dernier robot d'une longue lignée
Nautile, Victor 6000, AsterX et IdefX... en 25 ans d'histoire de conquête sous-marine, l'institut français a développé des engins performants permettant de cartographier, analyser ou découvrir une épave. Au milieu des années 80, c'est grâce au Nautile que l'épave du Titanic a pu être retrouvée.Dernié né de ces robots, Ariane est un petit engin d'1,7 tonne qui peut être manoeuvré d'un navire pas plus grand qu'un chalutier et transmettre, jusqu'à une profondeur de 2.500 mètres, des informations recueillies en temps réel par son petit câble en fibre optique ou, de façon autonome, par modem acoustique.
Il a été développé au sein du Centre européen de technologies sous-marines (CESTM) de la Seyne-sur-Mer et plusieurs dizaines de brevets ont été déposés par l'Ifremer qui affirme détenir une "bonne avance technologique" avec ce nouveau véhicule.
Le petit sous-marin jaune pourra être commercialisé "entre 2 et 4 millions d'euros" ou faire l'objet de transfert de technologies vers l'industrie pour certaines de ses innovations.