Le tueur d'Istres, qui avait tiré au hasard avec une kalachnikov en 2013, jugé à partir d'aujourd'hui

Karl Rose, 19 ans, comparaît devant les assises des Bouches-du-Rhône à partir d'aujourd'hui pour avoir tué trois personnes et blessé une autre en avril 2013 à Istres. Après une banale dispute avec son père, il était sorti dans les rues et avait tiré au hasard sur des habitants avec une kalachnikov.

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Le 25 avril 2013 vers 14H00, après un reproche de son père pour un motif futile -il n'a pas fait la vaisselle-, Karl Rose sort de chez lui, va déterrer une arme cachée deux mois plus tôt dans un bois, avant de déambuler au hasard dans les rues d'Istres, au bord de l'Etang de Berre, l'arme à la main.

Il croise Serge, 45 ans, et Patrice, 36 ans, qui bricolent devant chez eux, dans une impasse. Il fait feu à onze reprises avec l'arme en mode semi-automatique et tue les deux hommes. Il rebrousse chemin et tire ensuite plusieurs fois sur le véhicule de Louisa. Une balle passe à 23 cm de la tête de la travailleuse familiale, selon les expertises balistiques. Elle est blessée par les éclats de verre. Karl monte dans sa voiture, lui demande de l'emmener à Paris. Devant son refus catégorique -elle préfère mourir, dit-elle-, il descend du véhicule, lui laissant la vie sauve. 

Désocialisé et amateur de jeux vidéo


Il arrête alors une deuxième voiture, ouvre la portière et après un bref échange, tire à plusieurs reprises: Pierre, le conducteur, est mortellement blessé. Karl Rose met un nouveau chargeur, s'éloigne à pied, puis jette l'arme dans les fourrés avant de s'asseoir sur un banc. Dix minutes plus tard, il fait de grands signes à un véhicule de police et se livre.
Le jeune homme est décrit par ses parents et ses rares amis comme une personne désocialisée, passant l'essentiel de son temps dans sa chambre.
Karl Rose, 19 ans, comparaît devant les assises des Bouches-du-Rhône à partir d'aujourd'hui pour avoir tué trois personnes et blessé une autre en avril 2013 à Istres. Après une banale dispute avec son père, il était sorti dans les rues et avait tiré au hasard sur des habitants avec une kalachnikov

Sur internet, il joue à des jeux vidéos et tient des discours extrémistes et racistes, sans être un militant d'aucune cause. "Alkaida", "Maroc", "attentats", "mort, "bombes", "kalachnikov"figuraient parmi ses recherches sur la toile. En garde à vue, il qualifiera son passage à l'acte de "blague qui a dérapé". 

Le jeune homme est un passionné d'armes qui a trouvé sur internet toutes les ressourcespour assouvir cette passion. Selon les enquêteurs, l'accusé a d'abord gagné de l'argent en remettant en fonctionnement des armes de poing neutralisées, argent qui lui a servi pour son principal projet: remettre en état un fusil d'assaut. Condamné à quatre mois de prison pour avoir acheté une première arme de ce type en août 2012, il acquiert deux autres fusils. Il casse le premier en tentant de le remettre en service.

Mais après une semaine de travail, à raison de 16 à 18 heures par jour selon ses dires, il parvient à remilitariser la deuxième. Avant son procès, Karl Rose est "anxieux", mais "déterminé à s'expliquer comme il l'a toujours fait" sur ses actes, explique l'un de ses avocats, Me Thierry Ospital.

Un contexte familial extrêmement lourd

A l'isolement à la prison de Luynes, il est suivi psychologiquement.

Il a le sentiment d'avoir commis quelque chose de grave


et il "regrette" même si c'est parfois "dans un discours alambiqué", ajoute sa défense. Au cours du procès se posera la question de son discernement au moment des faits.

Les expertises judiciaires n'ont pas relevé chez lui de maladie psychiatrique chronique, mais "une personnalité pathologique de nature schizoïde" et un trouble psychique au moment des faits qui a altéré son discernement.

Ses avocats comptent mettre en avant "le contexte familial extrêmement lourd" de l'accusé. Il entretenait des relations exécrables avec sa mère, alcoolique, dépressive et décrite comme tyrannique, qui l'a élevé jusqu'à 14 ans, avant qu'il ne s'installe chez son père. Sous assistance éducative à l'âge de 15 ans, il avait bénéficié d'un suivi psychologique
qui avait décelé "une personnalité névrotique". Quelques mois avant le drame, Karl Rose avait fait part de ses intentions meurtrières à ses parents et rares amis, et demandé à voir un psychiatre. Une demande renouvelée à sa mère deux jours avant la fusillade, sans effet.
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