Après les 57 interpellations survenues lors de la manifestation du 28 avril à Marseille, trois personnes étaient convoquées lundi en comparution immédiate devant le tribunal de
grande instance. Des peines de prison ferme aménageable ont été prononcées, aucun ne dormira ce soir en cellule.
Trois manifestants interpellés en marge de la manifestation du 28 avril dernier contre la loi Travail à Marseille étaient convoqués à 14h ce lundi en comparution immédiate. Le premier à compaître a été condamné à 6 mois de prison ferme avec une peine aménageable pour entrave à la circulation, jets d'objets, rébellion et port d'arme blanche. Le deuxième a été placé sous contrôle judiciaire en attendant d'être reconvoqué. Le troisième a été condamné à 5 mois de prison ferme avec une peine aménageable pour jets de pierres, refus de prélèvement ADN, port d'arme et occupation de voies ferrées.
Dans un communiqué, les syndicats CGT Éducation et Solidaires 13 avaient avant l'audience dénoncé ces arrestations évoquant des "provocations policières" et des accusations "fantasques". La CGT déplore"des contrôles d'identité systématiques assortis de fouilles (qui) ont été pratiqués sur les personnes se rendant sur le lieu de la manifestation, et ce, en dehors de tout incident ou acte de violence ayant pu les justifier".
"Ces contrôles se sont soldés par la mise en garde à vue de cinq personnes dont deux militants actifs des organisations syndicales SUD éducation et CNT", ajoute le syndicat. "Trois des interpellés ont été finalement présentés (...) après 24 heures de garde à vue au procureur de la République du tribunal de grande instance de Marseille."
"Ils comparaîtront devant le juge lors d'une audience ultérieure, normalement en juin, sur la base de chefs d'accusations pour le moins fantasques (détention de galets, de boules de pétanque offertes le matin même, d'une bombe de peinture...)", dénonce le syndicat.
"Des cordons de CRS filtrant les abords du Vieux-Port d'où devait démarrer la manifestation; contrôles au faciès, fouille des sacs à dos, les forces de police avaient décidé de mettre la pression sur les manifestants", déplorait de son côté Solidaires dans un communiqué publié dimanche. La CGT estime que "le climat de tension permanente et les provocations régulières des forces de police" a pour "vocation à affaiblir la contestation, à décrédibiliser le mouvement par des moyens inqualifiables dans un État démocratique, et à favoriser la répression syndicale".
L'union syndicale Solidaires 13 dénonce de son côté "la répression" exercée par le gouvernement "et tout particulièrement par ces tentatives d'empêcher dès le départ la manifestation du 1er mai". La manifestation du 1er mai a rassemblé à Marseille dans le calme quelque 2.100 personnes, selon la préfecture de police. Sept personnes avaient été interpellées en début de manifestation, six d'entre elles "en possession de projectiles ou d'objets dangereux", la septième de stupéfiants, avait précisé la préfecture.
A l'issue de la manifestation contre la loi Travail jeudi dernier, 57 interpellations avaient eu lieu. 18 personnes étaient toujours en garde à vue ce week end et certaines devaient être convoquées en comparution immédiate ce lundi pour faits d'entraves à la SNCF et violences contre les policiers.