"Je n'ai pas tiré pour tuer", explique le policier qui a tué un homme avec son flash ball

Ce vendredi matin, le policier qui a tué un homme à Marseille avec son flash ball en 2010 plaide la légitime défense devant le tribunal correctionnel. Il comparaît pour homicide involontaire. Le parquet vient de requérir 18 mois de prison.

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Un policier qui a tué un homme d'un tir de Flash-Ball, première bavure mortelle recensée en France avec cette arme, a plaidé vendredi la "légitime défense" devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le parquet requiert 18 mois de prison. Xavier Crubezy "n'avait pas le droit, tout simplement, de faire usage de cette arme", le 12 décembre 2010, lorsqu'il a tiré pour maîtriser Mustapha Ziani, a déclaré le procureur, demandant sa condamnation pour "homicide involontaire".

Je n'ai absolument pas tiré pour tuer


a déclaré Xavier Crubezy, costume noir et lunettes rectangulaires sur un visage rond. Le gardien de la paix répond "d'homicide involontaire" pour l'utilisation de cette arme présentée comme non-létale, un délit passible de trois ans de prison au maximum. Le jugement a été mis en délibéré au 3 mars.

Un tir au niveau du thorax


Le 12 décembre 2010, il avait voulu maîtriser Mustapha Ziani, 45 ans, résident d'un foyer de travailleurs de Marseille, en lui tirant dessus au niveau du thorax avec son Flash-Ball. M. Ziani venait de blesser l'un de ses voisins à coups de couteau, s'était retranché dans sa chambre et avait jeté une tasse à la face du policier. Il est décédé le lendemain d'un arrêt cardiaque.

Pour moi, quand j'ai tiré, la légitime défense était établie


a déclaré le policier à la barre. "On savait qu'il y avait des couteaux qui traînaient, qu'il pouvait s'en servir".

Un tir à 4 mètres au lieu de 7 mètres requis


L'enquête a démontré que M. Crubezy avait utilisé son Flash-Ball à environ 4,40 mètres alors que l'administration exige une distance minimale de 7 mètres. Cette audience se tient au terme d'un marathon judiciaire, remonté jusqu'à la Cour de cassation. L'enjeu : savoir s'il s'agissait d'une violence volontaire ayant entraîné la mort mais sans intention de la donner, crime passible de la cour d'assises, comme l'avaient estimé plusieurs magistrats, ou d'un homicide involontaire. Vendredi, loin du décor solennel des assises, ce dossier d'homicide a finalement été examiné après un cambriolage, un conflit de voisinage et un vol de cartes postales au Vieux-Port.

42 blessés graves avec des lancerus de balles de défense


Ce procès était attendu par les tenants d'une interdiction des lanceurs de balles de défense (LBD), la famille d'armes à laquelle appartient le Flash-Ball. L'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), qui en demande l'interdiction, recense 42 blessés graves et un décès liés à l'usage de cette famille
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