Jeudi soir (12 février), l'Assemblée nationale a donné son feu vert à la privatisation des sociétés de gestion des Aéroports de la Côte d'Azur et de Lyon.
L'article 49 du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques autorise le transfert au secteur privé de la majorité du capital des sociétés gérant ces deux grands aéroports régionaux. Les infrastructures aéroportuaires et le foncier demeureront la propriété de l'Etat. Et l'Etat devra approuver chaque année les tarifs des redevances d'aéroport.Face aux critiques de députés UMP, du Front de Gauche ou des députés du groupe socialiste (aile gauche, chevènementistes), qui ont échoué à faire supprimer l'article, Emmanuel Macron a affirmé qu'il ne s'agissait nullement pour le gouvernement de "brader des bijoux de famille" mais de mener une "gestion active de son portefeuille d'actions" pour participer au "désendettement du pays" et "réinvestir dans nos priorités", comme par exemple "sauver des entreprises" telles PSA Peugeot Citroën.
Des inquiétudes
Récusant toute comparaison avec "une vente forcée comme celle du port du Pirée" en Grèce mais aussi avec la privatisation des concessions d'autoroutes, il a aussi rétorqué à des députés de droite et de gauche que ces privatisations ne se faisaient pas "sous pression de Bruxelles". Devant les inquiétudes de certains orateurs, qui ont mentionné notamment la compagnie Emirates qui souhaite créer de nouvelles liaisons, le ministre a assuré que "rien ne changera sur les ouvertures de lignes car la DGAC décidera toujours".La rapporteure thématique Clotilde Valter (PS), qui a vanté les garde-fous ajoutés en commission, a notamment plaidé qu'"une opération telle que celle de Toulouse ne pourra plus intervenir de la même façon car il y aura une intervention de la loi et du Parlement" préalable.
L'un des opposants les plus vigoureux, le maire UMP de Nice Christian Estrosi a dénoncé entre autres "un fusil à un coup" et "une spoliation de collectivités sur le dos de contribuables locaux", qui fera l'objet d'un prochain référendum.
Il a accusé M. Macron de dire des "contre-vérités" et lui a prédit que son passage dans l'hémicycle "ne facilitera sans doute pas (l')accession par le suffrage universel à une responsabilité locale".