Les mises en examen de deux retraités pour le meurtre d'une prostituée et tentative de meurtre d'une autre en 2011 en Saône-et-Loire ont été annulées jeudi 22 janvier 2015.
Le rappel des faits
Une prostituée, âgée de 40 ans, avait été retrouvée, tuée à coups de couteau dans sa camionnette, à proximité de Rully, en Saône-et-Loire, le 12 mars 2011.La victime, d'origine camerounaise, habitait la région. Elle présentait plus de trente coups de couteau au niveau du thorax et du cou.
Sept mois plus tard, les deux sexagénaires avaient été interpellés en raison de "mensonges ou d'imprécisions dans leurs emplois du temps".
Tandis qu'ils niaient les faits qui leur étaient reprochés, ils avaient été mis en examen pour assassinat.
L'un d'eux avait également été mis en examen pour tentative d'assassinat d'une autre prostituée, en avril 2011 à Uchizy. Elle avait reçu un coup de couteau sous le sein gauche.
Les deux retraités sont désormais témoins assistés
"Rien n'a pu conforter les soupçons" qui pesaient sur eux, a déclaré le procureur de Chalon-sur-Saône Christophe Rode, confirmant une information du Journal de Saône-et-Loire.Les deux hommes ont été placés sous le statut de témoin assisté comme le veut la procédure. "Le dossier n'est pas fermé, les investigations se poursuivent", a poursuivi le magistrat.
"Mon client a éclaté en sanglots", a confié Me Alain Guignard, l'avocat de l'un des sexagénaires. "C'est quelque chose qu'on attend depuis trois ans et demi, ils ont toujours dit n'être pour rien dans cette affaire."
- Reportage : Sylvain Bouillot et Romain Liboz
- Montage : Cécile Frèrebeau
- Intervenant : Alain Guignard, avocat
Le soutien de l'ex-détenu Roland Agret
Après six mois de détention provisoire, les deux retraités avaient obtenu leur libération sous contrôle judiciaire.L'ex-détenu Roland Agret, engagé dans un combat contre les erreurs judiciaires, avait apporté son soutien aux deux hommes, estimant qu'ils ne pouvaient "pas être coupables", étant l'un et l'autre dans l'incapacité physique de poignarder les jeunes femmes.
L'un est "lourdement handicapé" et se déplace avec des béquilles. L'autre s'était récemment fait poser une prothèse totale de l'épaule droite, avait souligné le fondateur de l'association Action Justice.