Hubert Caouissin sera poursuivi pour "crimes suivi de crimes" dans l'affaire du quadruple meurtre de Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec, en février 2017, à Orvault, près de Nantes.
L’Ordonnance de mise en accusation a été signée la semaine dernière par les juges d’instruction en charge du quadruple meurtre de la famille Troadec.
Hubert Caouissin sera poursuivi pour "crimes suivi de crimes", notamment pour avoir porté atteinte à l’intégrité des cadavres en les brûlant et les dispersant autour de sa ferme de Pont de Buis dans le Finistère.La préméditation dans les meurtres de Pascal et Brigitte Troadec et de leurs deux enfants Sébastien et Charlotte en février 2017 à Orvault, près de Nantes, n’a pas été retenue contre lui, car elle n’a pas pu être démontrée durant l’enquête et les auditions d’Hubert Caouissin. Il encourt malgré tout la réclusion criminelle à perpétuité.
Les parties civiles, persuadées, au contraire des juges, que Lydie Troadec, la compagne d’Hubert Caouissin, avait fait plus que participer au transport des corps, avaient obtenu une nouvelle confrontation entre les deux… Elle a eu lieu en juin, mais n’a pas fait évoluer le point de vue des juges d’instruction.Les juges d'instruction, comme le procureur ont fait le choix de ne pas retirer la préméditation, ce qui est, à mon avis, une garantie de solidité du dossier
Lydie Troadec n’est donc pas poursuivie pour complicité, mais pour "recel de cadavres" et "modification des lieux d’un crime".
"Une grande disparité entre les deux accusés"
"Pour les victimes que je représente, on peut avoir le sentiment que l'affaire va passer à côté de quelque chose d'extrêmement important en n'examinant pas la question de la responsabilité de Lydie Troadec comme ayant aidé à la commission des crimes, a expliqué Cécile de Oliveira, l’avocate des deux sœurs et de la mère de Brigitte Troadec.Le procès va donc être très particulier, car il devra juger en même temps une prévenue, poursuivie pour des délits pour lesquels elle encourt 3 ans de prison, et, dans le même temps, un accusé qui risque la perpétuité.
"Il va y avoir une grande disparité entre les deux accusés à la fois dans les débats probablement, et dans les peines, puisque les peines encourues sont extrêmement différentes", a poursuivi Cécile de Oliveira.
"Pour autant, il est démontré, par d'autres aspects du dossier, notamment sur leur personnalité, que ces deux accusés, concubins, parents d'un enfant, ont un lien extrêmement fort, a souligné l'avocate nantaise, un lien qui sera analysé par les experts psychiatres mais qui rend plausible le fait que Lydie Troadec ait été informée rapidement et dans le détail par Hubert Caouissin des crimes qu'il allait commettre".
Le procès est prévu pour durer trois semaines mais il ne pourra pas avoir lieu avant de longs mois. Au mieux en juin prochain, peut-être en septembre 2021, devant la Cour d’Assises de Loire-Atlantique.