Lors du Sommet franco-italien de Lyon, les chefs d'Etats ont signé un accord pour prolonger l'Autoroute Ferroviaire Alpine en direction de Lyon. Pour mener ce projet à bien, les tarifs des tunnels du Mont Blanc et du Fréjus vont augmenter.
On ne sait pas encore de combien les passages dans les tunnels alpins vont progresser mais ce que l'on sait c'est que l'augmentation se fera sur 3 années. Un symbole politique: taxer les poids lourds notamment pour financer une autoroute ferroviaire destinée...aux poids lourds.
L'Autoroute Ferroviaire Alpine existe depuis 9 ans maintenant. Elle est gérée par Autostrada ferroviaria alpina, filiale commune de la SNCF et de Trenitalia. L'idée est simple, on met des camions sur des wagons entre la France et l'Italie, entre la plateforme d'Aiton en Savoie et celle d'Orbassano dans la banlieue de Turin. Entre le 1er janvier et le 30 juin, 998 trains ont circulé (soit 499 allers-retours) avec un remplissage de 71%. L'Europe finance en partie l'expérimentation et le fera encore l'année prochaine.
Depuis peu, après des travaux, on peut charger n’importe quel semi-remorque même les plus hauts sur ces trains. Précédemment, le gabarit au Mont-Cenis était trop restrictif, seuls les citernes et quelques camions pouvaient être chargés. Selon les spécialistes, le marché peut maintenant devenir 5 à 8 fois plus important.
Après Aiton, Grenay prochain arrêt !
En attendant le Lyon-Turin, les Etats français et italiens ont donc décidé de prolonger cette Autoroute jusqu'à Lyon. En fait, c'est plutôt à 20 km de Lyon qu'une nouvelle plateforme de chargement des camions devrait voir le jour, à Grenay (Isère). Joint par téléphone, le maire de cette commune explique que le projet court depuis pas mal de temps et que la plateforme sera installée sur un terrain de quad. Il explique aussi que l'Autoroute pourra ensuite rejoindre les contournements ferroviaires de Lyon, le jour où des tunnels seront percés dans la colline de Grenay. Les objectifs sont donc clairs: créer un réel maillage pour le transport fret.
Le maire de Grenay n'est pas opposé à l'idée mais ce qui l'inquiète, ce sont les voies d'accès pour les camions. "Actuellement", explique-t-il, "on voit déjà passer 176 poids lourds par jour alors qu'ils sont interdits (!) alors imaginez à l'avenir si les camions sont chargés chez nous".
Ce prolongement prévu pour 2015 va aussi nécessiter un élargissement des voies actuelles avec le sciage des quais et la mise au gabarit d'autres tunnels savoyards.