Christophe Lemaitre, l'athlète des Pays de Savoie, a souffert du harcèlement au collège. Il témoigne aujourd'hui dans la campagne du ministère de l'Education. Le harcèlement peut aller du vol ou des moqueries aux insultes, brimades ou menaces, jusqu'aux coups, au racket ou aux violences sexuelles.
Il en a parlé dans un livre, Christophe Lemaitre, introverti, a souffert des moqueries dans son enfance. "Donner l'image de quelqu'un qui n'est pas sûr de lui, les gens peuvent se dire que c'est quelqu'un dont on peut se moquer pour s'amuser", déplore aujourd'hui le champion d'Europe d'athlétisme. "Je suis devenu plus renfermé. Je n'en n'ai pas parlé par peur de renvoyer une image de quelqu'un de faible. Aujourd'hui, ça va mieux. J'arrive mieux à exprimer ce que je ressens." L'athlète participe aujourd'hui à une campagne nationale contre le harcèlement en milieu scolaire à travers un clip.Le plan Peillon
Vincent Peillon a lancé, ce mardi 26 novembre, un "plan d'action" contre le harcèlement scolaire pour "briser la loi du silence", face à un phénomène dont souffrent des centaines de milliers d'élèves, ciblant notamment la cyberviolence en plein essor.
Le harcèlement concerne 6 à 7% des élèves. Rapporté à "12 millions d'élèves, vous voyez ce que ça fait: des centaines de milliers d'enfants qui vivent cette souffrance", laquelle "parfois conduit au drame", a souligné le ministre de l'Education nationale, lors d'une conférence de presse.
M. Peillon a présenté une série de mesures, dont une campagne télévisée, des dessins animés pour sensibiliser les écoliers, un plan de formation des personnels et des ressources en ligne prodiguant des conseils aux élèves victimes, aux familles et aux témoins. Deux numéros verts sont aussi ouverts: 0808.807.010 et 0800.200.000.
Le ministère a également publié pour la première fois un guide de prévention sur la cyberviolence, car le cyberharcèlement a pris son essor considérable. Même si cela n'a pas lieu dans l'établissement, mais à l'extérieur, "ce sont des élèves, bien entendu ça relève de notre responsabilité", a insisté le ministre.
Harcèlement sur les réseaux sociaux
L'utilisation permanente des nouvelles technologies de communication (téléphones portables, réseaux sociaux numériques) amplifie le harcèlement entre élèves: insultes, moqueries, propagation de rumeurs, piratage de comptes, usurpation d'identité digitale, publication de photos ou de vidéos de la victime en mauvaise posture...
En France, 40% des élèves disent avoir été victimes d'une agression ou méchanceté en ligne. Le moyen le plus fréquemment cité reste le texto pour un élève sur cinq, suivi d'appels téléphoniques méchants, humiliants et désagréables, de l'usurpation d'identité, de l'exclusion d'un groupe social en ligne et de problèmes sur un chat.
Les violences ont des conséquences graves en termes de santé mentale chez les enfants - avec perte de confiance, troubles psychologiques, dépression voire suicide - et de décrochage scolaire.