Depuis la rentrée scolaire, quatre collèges de la Somme expérimentent la "pause numérique". Ce dispositif repose sur l'interdiction du téléphone dans les salles de classe et les récréations. Et les effets sont bénéfiques dans l'établissement Maréchal Leclerc De Hauteclocque à Beaucamps-le-Vieux.
Une fois la grille du collège Maréchal Leclerc De Hauteclocque à Beaucamps-le-Vieux passé, chaque élève éteint son téléphone et le range dans son casier fermé à clé.
Un véritable rituel depuis une demande, du ministère de l'Éducation nationale précédent, d'expérimenter une pause numérique consistant une mise à l’écart du téléphone portable des élèves au collège.
Parmi les quatre collèges volontaires de la Somme, une partie du corps enseignant et les élèves de l'établissement du Maréchal Leclerc De Hauteclocque confient voir des changements.
Des professeurs partagés du dispositif
Ethan est en classe de troisième. L'élève déclare qu'il voit une différence depuis la mise en place de ce dispositif. "On a moins nos téléphones dans nos poches. Je suis plus concentré et j'ai des meilleures notes", livre le collégien. Depuis la rentrée de septembre, seulement trois portables ont été confisqués dans cet établissement de 230 élèves.
Mais du côté des professeurs, les avis sur ce dispositif testé dans 199 collèges volontaires au niveau national divisent. "Je ne suis pas sûre que cela change grand-chose parce qu'ils les ont eus avant de venir. Puis il y a la fatigue accumulée passée sur les réseaux sociaux qui fait que la concentration n'est pas toujours là", argumente Marie Dobigny, professeure d'histoire-géographie.
C'était une "vraie contrainte" pour les enseignants, selon Guillaume Grévin, professeur d'EPS. "En pratique, ils le tenaient toujours dans les mains, dans la poche ou dans le legging. Mais on les sent davantage concernés par le cours", admet-il.
Un cyberharcèlement davantage contrôlé
La pause numérique a aussi un impact sur le cyberharcèlement, car plus de portables dans les poches signifie qu'il n'y en a pas dans les vestiaires. Son usage posait parfois un problème. "Il y avait des photos et des vidéos diffusées sur les réseaux ou il y en avait parfois qui gardaient ces images dans leur galerie", témoigne Zélie.
Les cas de cyberharcèlement ont diminué dans ce collège depuis que les portables restent au casier. "On a limité les effets des réseaux sociaux dans le collège. On évite maintenant les photos prises à l'insu d'un élève ou d'un professeur avec des commentaires dégradants", explique le principal de l'établissement, Cédric Madej. Le dispositif qui n'était qu'au stade de l'expérimentation devrait être pérennisé.
Avec Lucie Caillieret / FTV