Dominique Dord, député-maire d'Aix-les-Bains (Savoie) et ex-trésorier de l'UMP, s'est dit "réservé" sur les affirmations de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, selon lesquelles des meetings ont été facturés à l'UMP sans que personne d'autre le sache.
Au lendemain de son audition comme témoin dans l'affaire Bygmalion, le député de Savoie et ancien trésorier de l'UMP, Dominique Dord, s'est exprimé sur Europe 1. Il s'est dit "réservé" sur les affirmations de Jérôme Lavrilleux, l'ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, selon lesquelles des meetings ont été indûment facturés à l'UMP et non aux comptes de campagne."J'ai quelques raisons d'être réservé par rapport à ce que peut dire Jérôme Lavrilleux compte tenu des aveux qu'il vient de faire. A partir du moment où on peut avoir monté une affaire comme ça, on peut penser qu'il y a d'autres choses qui ne sont pas forcément si limpides que ça dans ses aveux. Je rappelle que le clan Sarkozy, Philippe Briand notamment, dit que non, que ça n'a pas servi à financer la campagne", a déclaré le député de Savoie mercredi sur Europe 1.
"Je ne sais pas si c'est 10 ou 11 (millions), moins ou plus, et je ne sais pas pourquoi ces surfacturations". "J'ai ma conviction, mais je n'ai pas à la dire".
A la question de savoir s'il y a eu enrichissement personnel - ce que nie Jérôme Lavrilleux -, le député-maire a indiqué qu'il "n'excluait rien". Il a ajouté qu'il voulait "que les responsables de cette affaire soient vite confondus".
Des "procédures rigoureuses" et "contrôlées"
Jean-François Copé, poussé à la démission de la présidence de l'UMP mardi, "dit qu'il n'est pas au courant, je ne vois pas pourquoi je mettrais en doute sa parole", a également déclaré M. Dord, qui avait démissionné de son poste de trésorier de l'UMP en pleine bataille Copé-Fillon pour la présidence du parti.
Les dépenses ont été ordonnées "selon des procédures rigoureuses, par ailleurs contrôlées derrière par deux commissaires aux comptes, un expert comptable, un avocat spécialisé, la commission de contrôle interne statutaire et enfin la commission nationale indépendante qui certifie fin 2012 les comptes de l'UMP sans dire quoi que ce soit. Ca fait quand même beaucoup de monde qui est passé à côté de cette affaire", a-t-il souligné.
Il a par ailleurs avancé, en tant qu'ancien trésorier de l'UMP, que la dite formation politique était - et reste - "très endettée", "quasiment au bord de la banqueroute", selon son ancien trésorier.