Le Pays du Mont-Blanc est victime d'un épisode de pollution qui dure. Pourtant, tous les camions continuent à circuler dans la vallée de l'Arve. Un arrêté interpréfectoral existe pour les stopper mais comme il concerne les deux départements savoyards, il semble impossible à appliquer. Interview.
Depuis le 23 novembre, la vallée de l'Arve vit au rythme d'un dépassement quotidien du seuil tolérable de particules fines (PM10).
Comme le prévoit l'arrêté interpréfectoral du 18 juillet dernier, la circulation aurait dû être interdite aux poids lourds conçus avant 2006 et souhaitant rejoindre l’Italie par l’A40 et le tunnel du Mont-Blanc.
Par endroit, comme à Passy, le seuil de 80μg/m3 de PM10 a été largement dépassé mais aucune décision n'a suivi. Et si le caractère "interpréfectoral" de cet arrêté était en cause. Deux départements sont en effet concernés: la Haute-Savoie mais aussi la Savoie. Or si la mesure avait été prise dans le Pays du Mont-Blanc, les camions auraient dû prendre la direction de la Savoie pour gagner l'Italie par le tunnel du Fréjus. Et les vallées de Maurienne et Tarentaise sont aussi en alerte pollution.
Dans une interview accordée par le sous-préfet de Bonneville à France 3 Alpes, on comprend mieux la complexité de la situation. Les représentants de L'Etat sont dans l'incapacité de tenir leurs engagements, au risque de polluer une vallée plus que l'autre. Alors ils gardent les yeux braqués sur les courbes de pollution, s'appuyant sur les baisses qui succèdent trop vite aux pics, pour justifier une difficile réactivité.
Interview du sous-préfet de Bonneville