Un an après la fin de son redressement judiciaire, le président d'Ascométal doit se présenter devant le Tribunal de commerce de Nanterre pour faire un point de la situation. Il veut obtenir la restructuration du site du Cheylas, en Isère, qui emploie 78 personnes.
"Pour la première fois depuis deux ans, nous avons dégagé un résultat brut d'exploitation positif au mois de mai de 500.000 euros", annonce le président d'Ascométal, Frank Supplisson, qui a repris il y a un an le groupe à la dérive.
"Nous poursuivons notre redressement: nous avons accéléré le plan de réduction des coûts, la performance industrielle s'est redressée, les problèmes de qualité sont résolus et notre trésorerie s'est améliorée", ajoute-t-il.
Son projet s'est pourtant heurté à une difficulté inattendue: la chute brutale du marché du pétrole qui représente près de 20% des débouchés du groupe spécialisé dans les aciers spéciaux.
"Nous avons accéléré notre programme de réduction de coûts pour faire face à la chute de ce marché", a-t-il assuré, à la veille de la présentation de cette première étape du redressement du groupe devant le Tribunal de commerce de Nanterre.
Une réindustrialisation du site du Cheylas
Ascométal, qui emploie au total 1.790 salariés, doit obtenir le feu vert de la Justice pour la restructuration annoncée de son site du Cheylas (Isère). Cette restructuration, le président du groupe la qualifie plutôt de "réindustrialisation". Actuellement spécialisé dans le parachèvement d'aciers pour ressorts pour l'automobile, le projet devrait créer autant d'emplois qu'il en supprimera, a-t-il confirmé à plusieurs reprises. Les salariés sont dubitatifs.Lors de la reprise, il y a un an, l'offre portée par M. Supplisson était la seule à proposer de reprendre les six sites du groupe Ascométal. Elle était celle qui maintenait le plus grand nombre d'emplois.
M. Supplisson s'était alors engagé à ne fermer aucun des six sites pendant sept ans et à ne procéder à aucun licenciement économique pendant deux ans. Le repreneur assure avoir tenu ses engagements et souligne notamment l'embauche de 130 personnes en CDI depuis une année au sein du groupe qui maintient son objectif d'atteindre l'équilibre d'exploitation avant la fin de cette année.
"Nous avons fait passer notre trésorerie de 30 à 60 millions d'euros en une année", se félicite, pour sa part, le directeur général Christophe Cornier, un ancien dirigeant d'ArcelorMittal, qui a rejoint les rangs d'Ascométal aux côtés de nombreux anciens responsables du géant mondial de l'acier. Pour lui, le marché automobile européen est "porteur" (il représente 70% de l'activité), mais il ne veut pas que son groupe en soit complètement dépendant et souhaite développer les marchés dans d'autres secteurs comme la mécanique, l'énergie et le ferroviaire.