Le journal Acteurs de l'économie publie ce vendredi matin une enquête accusant Gilles Chabert, conseiller régional (LR) d'Auvergne-Rhône-Alpes, de s'être placé en situation de conflits d'intérêts pendant la première année du mandat de Laurent Wauquiez.
Le "Monsieur Montagne" de Laurent Wauquiez a-t-il utilisé sa position de conseiller régional pour aider les associations dans lesquelles il est impliqué? Dans un article paru ce vendredi 27 janvier dans le journal Acteurs de l'économie, le journaliste Didier Bert enquête sur Gilles Chabert, le président de la commission Montagne, soupçonné d'avoir "commis plusieurs prises illégales d'intérêts dans le cadre de ses fonctions".
En cause, notamment, la demande de subvention de 20.000 euros à l'association Montanea en novembre dernier, instruite par la commission Montagne qu'il préside à l'assemblée régionale.
L'enquête cite également une enveloppe de financement de dix millions d'euros destinés aux stations de ski pour les équiper en canons à neige. Dans le même temps, Gilles Chabert préside en parallèle le Syndicat national des moniteurs de ski français (SNMSF), qui tire un avantage direct de cet apport.
Le journal évoque en outre le plan Montagne présenté en juin 2016, et qui bénéficie à Gilles Chabert à la fois en tant qu'administrateur de la Compagnie des Alpes (détenteur de la Compagnie du Mont-Blanc) et en tant que membre de l'École du ski français à Villard-de-Lans.
Un conflit d'intérêts manifeste
L'article 432-12 du code pénal définit la prise illégale d'intérêts par "le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement".
"Il y a un conflit d'intérêts manifeste, a assuré à notre confrère l'avocat Jérôme Karsenti, de l'association Anticor. Cette situation pourrait permettre au Parquet d'ouvrir une enquête préliminaire sur des faits de prise illégale d'intérêts si une plainte était déposée."
Citée par le journaliste, la conseillère régionale Corinne Morel-Darleux (PG), également membre de la commission Montagne, appelle à ce qu'"une action soit portée en justice dès lors qu'elle peut être fondée."
Un vrai travail de journaliste et la confirmation de ce que nous dénonçons @AuRassemblement publiquement depuis un an ! À RT tout schuss... https://t.co/dLnRxm9y29
— corinne moreldarleux (@cmoreldarleux) 27 janvier 2017
Par téléphone ou par mail, nos tentatives pour contacter M. Chabert se sont pour l'instant révélées infructueuses.