Ecole du Ski Français, une élection "à la Soviétique"?

Dans une semaine, les directeurs des ESF et leurs délégués vont désigner le président du syndicat national des moniteurs de ski (SNMSF) qui chapeaute les ESF. Gilles Chabert devrait être réélu pour un 6e mandat. L'association de défense des moniteurs (ADDMES) dénonce une élection "à la soviétique".

Hervé Gaymard avait dit de lui qu'"il était l'homme le plus puissant au-dessus de 1000 mètres" (cf article Challenges). Gilles Chabert ne s'est jamais départi de son rôle de commandant en chef de l'"armée rouge": 24 ans qu'il dirige le syndicat national des moniteurs de ski, structure dirigeante de l'ESF (l'Ecole du Ski Français). 

Les 15 et 16 mai, se tiendra à Marseille le Congrès national du syndicat. Le président y sera élu pour un mandat de 4 ans. Gilles Chabert devrait être réélu pour une sixième mandature. Sans surprise, puisqu'il est le seul candidat à sa succession. 

Le 7 mai, l'Association de Défense des Droits des Moniteurs et Entraîneurs de Ski (ADDMES) a adressé un communiqué à la presse dans lequel il dénonce une "élection à la soviétique dont les résultats feront pâlir d'envie plus d'un dirigeant de république bananière". Une pétition circule également sur le site internet de l'ADDMES. 

"Je suis étonné que l'on prenne en compte l'information d'une association qui compte moins d'une centaine de personnes et qui est en face d'une énorme structure dont la renommée n'est plus à faire" s'étonne le directeur général du syndicat, Jean-Marc Simon. "Le mode d'élection de l'ESF est plus ouvert que celui de nombreuses structures comme La Croix Rouge, des partis politiques ou des fédérations'" compare-t-il.  

Une vision que ne partage pas Baptiste Bellavia, le président et le fondateur de ladite association. Il dénonce une politique autocratique de Gilles Chabert et souhaite une révision des statuts. "Au fil des années, l'ESF s'est emparée de la clientèle et fonctionne comme une entreprise commerciale" dénonce-t-il, "sauf que les moniteurs ne sont pas considérés comme des salariés".

Baptiste Bellavia était l'un des 18 plaignants au moment du procès sur le pacte intergénérationnel, retoqués en appel à Grenoble. Le groupe s'est ensuite pourvu en cassation. La loi quant à elle doit être examinée au Sénat au mois de mai. 

 

 >>> Lire aussi Nouveau procès de moniteurs de ski contre des ESF de Savoie. 








Baptiste Bellavia a été exclu du syndicat national en automne dernier, après des tensions à l'ESF de La Toussuire où il était moniteur. Sans carte syndicale, il ne peut plus travailler. 

"Les exclusions à l'ESF ce n'est pas nouveau", explique M. Bellavia, "sous prétexte que les moniteurs sont des travailleurs indépendants, tout est permis. Mais jusqu'à présent personne ne disait jamais rien". Les moniteurs signent une simple convention de coopération auprès des ESF. 

Dans son communiqué, l'association demande que l'élection du président du syndicat se fasse au scrutin direct et non indirect. Pour l'heure, ce sont les directeurs des ESF et leurs délégués qui désignent le président, pas les moniteurs de ski. 

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