Air Cocaïne. Bruno Odos toujours en détention provisoire, son avocat fait appel

L'Isérois Bruno Odos a passé sa deuxième nuit derrière les barreaux. Son avocat condamne "une logique d'enquête qui nous dépasse". Le pilote a été interrogé sur son implication dans l'affaire Air Cocaïne par des juges d'instruction marseillais. 

"Il faut faire plaisir à Saint-Domingue, à une logique d'enquête qui nous dépasse", a déploré Me Jean Reinhart, à sa sortie du tribunal, le mardi 3 novembre, vers 22h30. Il entend contester en appel cette décision de placement en détention provisoire.

Selon lui, le juge des libertés et de la détention a invoqué "l'ordre public" et les "nécessités de l'enquête" pour maintenir Bruno Odos en détention. "La justice a l'air de les considérer comme des brigands" alors qu'il s'agit simplement "de pilotes qui n'ont pas fait gaffe" et ont chargé des valises sans connaître leur contenu, a-t-il affirmé.

Pascal Fauret doit, lui, être entendu ce mercredi. 

Pour ces deux pilotes, il s'agit des premières auditions par un juge depuis qu'ils ont mis le pied en France. Tous deux sont visés par un mandat d'arrêt international émis par la République Dominicaine, mais semblent définitivement à l'abri de la Justice de ce pays, Paris ayant écarté l'hypothèse d'une extradition.

La Justice française enquête non seulement sur l'ultime vol, dit "Air Cocaïne", qui a donné lieu à l'arrestation des pilotes et de deux passagers, mais aussi sur d'autres voyages avec cet avion, affrété par une société de location, SN-THS, basée à Bron (Rhône).

Un douanier en poste à Toulon est également soupçonné de complicité, un homme d'affaires, Franck Colin, a reconnu avoir affrété l'avion et les deux patrons de la SN-THS sont également suspectés d'être impliqués. M. Colin devrait être prochainement confronté aux pilotes qui affirment ne pas le connaître.

Une tournure politique

Outre les faits de trafic, l'affaire a pris une tournure politique depuis la révélation d'une demande de géolocalisation de l'ancien président de la République. Nicolas Sarkozy, dont le nom est apparu de manière incidente dans l'enquête, car trois vols avaient été affrétés pour son compte auprès de SN-THS par la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit, s'insurge.

"Je n'ai pas plus de droits que les autres, mais je n'en ai pas moins non plus", a-t-il clamé, s'interrogeant sur le fait de savoir si la garde des Sceaux et le président de la République étaient au courant de la démarche.

Le Premier ministre Manuel Valls a répondu quelques heures après, devant l'Assemblée nationale, que le gouvernement n'avait pas été informé de cette décision de géolocaliser le téléphone.

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