La manif contre la "loi travail" dégénère à Grenoble

Jets de projectiles contre grenades de gaz lacrymogène... passants et manifestants contre la "loi travail" ont été surpris, ce jeudi 24 mars, par de violents échanges à Grenoble.  

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Même modifié, le texte de la "loi travail" continue de susciter une vive opposition. Du coup, de nouvelles manifestations ont eu ce jeudi à Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse... et Grenoble. Dans la capitale des Alpes, plusieurs syndicats et organisations de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) avaient appelé à manifester. Environ 550 personnes se sont mobilisées vers 13h30, selon la police. 

Toutefois, des incidents ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants anarchistes qui se sont joints au défilé avec une banderole qui n'avait rien à voir avec la "loi travail" mais ciblant l'Etat d'urgence. Des projectiles sont partis du cortège à hauteur de Chavant. Les policiers ont répondu avec du gaz lacrymogène. 


Un peu plus tôt, des manifestants s'en étaient pris au siège du PS, lançant des oeufs contre une façade déjà tagguée dans la nuit ainsi que dimanche dernier. Réaction de la fédération de l’Isère du parti socialiste : "vandaliser un lieu est non seulement une entrave à la liberté d’expression, mais également totalement contre-productif dans le débat actuel sur la loi Travail."

Le siège des Républicains a aussi été "baptisé". "Ils auraient pu agir de façon responsable et citoyenne en demandant à être reçus par les responsables des Républicains", a regretté de son côté Thierry Kovacs, le président de la fédération, "au lieu de barbouiller une permanence du parti politique qui n'est en aucun cas à l'origine de leur mécontentement."

Des grèves et manifestations sont encore prévues le 31 mars et les sept syndicats promettent une "grosse mobilisation", plus importante que celle du 9 mars, qui avait rassemblé entre 200.000 et 450.000 personnes dans l'Hexagone.

Photo de la manifestation de ce jeudi

Le projet El Khomri
Le projet El Khomri de 52 articles "visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs" comprend de nouveaux droits, dont le compte personnel d'activité (CPA), des moyens syndicaux accrus ou l'extension de la garantie jeunes. Il met également en place le référendum en entreprise, fait évoluer les règles de la représentativité patronale, du licenciement économique ou de la médecine du travail. Il réécrit intégralement la partie du code du travail relative au temps de travail, donnant plus de place à l'accord d'entreprise.

Cette réforme, vraisemblablement la dernière du quinquennat, a été partiellement réécrite après la bronca politique, syndicale et de jeunes, qui y ont vu un texte trop libéral et peu sécurisant pour le salarié.

Désormais, il n'est plus question de plafonner les indemnités prud'homales pour les licenciements abusifs, au grand dam du patronat, ni d'autoriser des décisions unilatérales de l'employeur sans accord dans les entreprises de moins de 50 salariés pour le forfait-jour ou les astreintes.

Ces modifications ont permis à l'exécutif d'obtenir les soutiens précieux des syndicats dits "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa), ainsi que de la majorité. Mais les "réformistes" comptent sur son amélioration, notamment sur l'article portant sur les licenciements économiques, réécrit à la marge.

Et les frondeurs, qui promettent "une bataille parlementaire extrêmement ferme", viennent de présenter une "contre-réforme".

Pour compliquer la tâche de l'exécutif, si le patronat semblait acquis à la version initiale, il critique vertement la nouvelle: sept organisations, dont le Medef, la CGPME et la FNSEA, ont lancé un "appel solennel" au Premier ministre afin que le texte "retrouve son objectif d'origine: créer de l'emploi".

Le texte sera examiné en commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale à partir du 5 avril, puis dans l'hémicycle fin avril-début mai.
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