Dans la nuit du 1e au 2 octobre, plusieurs agriculteurs ont démonté des panneaux à l'entrée ou à la sortie de communes des Pyrénées-Orientales. Un geste de colère face à la situation critique de leurs exploitations. Ils attendent des mesures concrètes du gouvernement.
Il y a quelques mois, ils retournaient des panneaux. Désormais, ils les retirent purement et simplement. Dans la nuit du mardi 1e au mercredi 2 octobre, plusieurs agriculteurs des Pyrénées-Orientales ont démonté des dizaines de panneaux de communes. Un geste pour exprimer leur colère face à une situation qu'ils estiment désastreuse.
"Provoquer une prise de conscience"
À partir de 20 heures, ils ont enlevé ces inscriptions à l'entrée de plusieurs communes comme Estagel ou Prades. Ils en ont subtilisé des dizaines au total. "Objectif : provoquer une prise de conscience" écrivent les syndicats Jeunes Agriculteurs et FDSEA du département dans un communiqué. Selon eux, leurs rendements ont diminué de 50% par rapport à l'année dernière.
Avec le changement climatique, le listing des problématiques s'allonge : sécheresse, gestion de l’eau, et crise viticole qui en découle. "L’an dernier, « on marchait sur la tête », cette année « on ne sait pas où on va »" comparent les deux organisations, qui dénoncent "l'inaction du gouvernement".
"On n'a plus d'eau"
"Quelles mesures à la hauteur de la situation ? "Quelle vision pour l’avenir agricole dans les PO ?" s'interrogent les deux syndicats. "Aujourd’hui les agriculteurs du département sont à bout."
"Depuis plusieurs années, on n'a plus d'eau. C'est la sécheresse totale, sans parler des maladies qui touchent les élevages" déplore un agriculteur présent cette nuit. "Il faut trouver des solutions pour l'accès à l'eau, comme un plan Marshall pour l'agriculture sur le département."
Un avertissement "avant des actions plus fortes"
"Il faut constamment se battre pour se faire entendre et ça devient pénible" poursuit-il. "On ne nous apporte pas de solution rapidement : ce sont des toujours des propositions à moyen ou long terme."
Même constat d'un autre professionnel, participant aussi à ce démontage de panneaux. "Depuis le temps que l'on est dans la misère, tout le monde connaît nos revendications. Ce que l'on espère, ce sont des actions concrètes et très rapides."
Ces agriculteurs l'assurent : ce retrait massif des panneaux "est un avertissement" avant une mobilisation qui pourrait s'intensifier.
(Avec Amy Macarthur)