"Tic-tac, tic-tac", au bord de l'implosion, des agriculteurs déterminés à durcir le ton face à "l'inaction de l'État"

L'année 2024 va-t-elle se terminer comme elle avait commencé, avec une mobilisation massive des agriculteurs ? C'est la menace brandie par certains d'entre eux. Des membres de la coordination rurale du Tarn et de l'Aveyron sont ainsi repassés à l'action pour dénoncer le poids des charges sur leurs exploitations.

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Les actions nocturnes se multiplient en cette fin de mois de septembre 2024. Et la colère gronde à nouveau chez les agriculteurs, qu'ils soient du Gers, de l'Aveyron ou encore du Tarn. "Choses promises, choses dues." "Où est l'État ?" Les différentes sections de la coordination rurale affichent à nouveau leur exaspération. "Nous sommes déterminés à durcir le ton et à intensifier nos actions pour nous faire entendre", affirme l'organisation syndicale du Tarn, dans un long message affiché sur les réseaux sociaux.

Pour une révision de la taxe foncière

"L’automne arrive, les premières feuilles tombent des arbres, tout comme les taxes foncières qui semblent suivre le même rythme saisonnier." Et autant vous dire que l'arrivée de la traditionnelle feuille d'impôts locaux n'est pas vraiment du goût des agriculteurs du Tarn qui assurent être confrontés à une hausse de 10% de la taxe foncière en seulement deux ans.

"Cette hausse exerce une pression financière supplémentaire sur les exploitations agricoles, déjà fragilisées par la stagnation des cours des céréales et l’augmentation des charges", écrit la coordination rurale du Tarn sur sa page Facebook.

Les agriculteurs demandent une révision de cette taxe, estimant qu’elle ne reflète pas la réalité économique de l’agriculture.

Coordination rurale du Tarn

Une augmentation de plus. Une augmentation de trop. Les agriculteurs se disent étranglés financièrement. Et abandonnés par l'État qu'ils accusent d'inaction.

Troupeaux dévastés par les maladies

Autre préoccupation majeure sur les exploitations agricoles : la situation sanitaire. Maladie hémorragique épizootique (MHE) et fièvre catarrhale ovine (FCO) font des ravages au sein des élevages. Et pour contrer ces deux maladies animales qualifiées de dévastatrices, les agriculteurs ne se sentent guère aidés. "Les coûts vétérinaires élevés, combinés à des indemnisations insuffisantes (ne couvrant que 10 à 20% des pertes réelles) aggravent la situation", selon la coordination rurale du Tarn.

Les agriculteurs perdent en moyenne 10% de leurs troupeaux, avec une baisse de 20 à 30% par an, affirme l'organisation syndicale. "Ils demandent des indemnisations à hauteur de leurs pertes et des actions préventives, notamment la vaccination, afin de sauver leurs exploitations et garantir la pérennité de l’agriculture."

Pour contrer les maladies, l'État français a fourni gratuitement aux éleveurs plus de six millions de doses de vaccin. Mais dans certaines régions uniquement. Et l'Occitanie n'en fait pas partie.
Poids écrasant des charges qui pèsent sur les exploitations agricoles, prix de vente des produits toujours plus bas. "La situation est intenable", jugent les agriculteurs.

"Tic-tac, tic-tac", écrivent-ils sur leurs banderoles et bâches déployées dans la nuit sur des radars et autres aménagements routiers du Tarn. Tel un compte à rebours de l'acte 2 de leur vaste expression de colère.

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