Marie-Christine Tardy à son procès: "Cette affaire a été un tsunami!"

Le procès de l'ancienne maire de Meylan (Isère) a eu lieu ce mardi 9 février. L'élue LR est soupçonnée de prise illégale d'intérêt et son époux de recel. Elle aurait favorisé les suvbentions aux chantiers pour lesquels son mari, architecte, travaillait. L'affaire a été mise en délibéré au 5 avril. 

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Il y a beaucoup de monde dans la salle d'audience, et dehors aussi. Des Meylanais sans doute, des opposants à l'ancienne maire peut-être, mais surtout des soutiens. Marie-Christine Tardy a passé 14 ans à la tête de cette commune de l'agglo de Grenoble. 

Le visage de l'élue est grave. On la voit prête à affronter une épreuve, prête à bondir pour sa défense. Marie-Christine Tardy a toujours nié avoir favorisé son époux. 

Flinguer Tardy pour prendre sa place"


Son avocat demande d'abord le report de l'audience. Il juge le tribunal incompétent pour cette affaire, il pense que l'instruction a été menée uniquement à charge et que certains actes reprochés sont prescrits. La présidente passe outre. 

Marie-Christine Tardy prend la parole. "Cette affaire a été un tsunami (...) en pareil cas, le sol se déroule sous vos pieds. Mon mari a déclenché un cancer, ma fille aussi", lance-t-elle à la barre. 

Et l'ancienne maire pointe son accusateur: "Mon ex adjoint se retourne contre moi. Il ne faut pas oublier le contexte politique, il fallait, -pardon de le dire-, flinguer Tardy pour prendre sa place."

Et comme un dernier espoir, l'ex maire s'adresse à la présidente du tribunal: "Je vous demande de me croire (...) je n'ai pas fait le lien entre les subventions versées et l'activité de mon mari."

La présidente rétorque: "Oui, mais vous aviez été alertée à plusieurs reprises depuis 2008."
Réponse de MC. Tardy: "Ma bonne foi est claire. Si j'avais su je n'aurais pas voté."

Une pièce est avancée lors des débats. Des écoutes téléphoniques prouveraient qu'elle était parfaitement au courant des activités de son mari sur sa commune. 

Récit Anne Hédiard

Finalement, le ministère public, qui a comparé le couple aux "époux Balkany du Grésivaudan" a requis 2 ans de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité et de privation des droits civiques. La demande passe aussi par 20.000 euros d'amende. 

Pour son mari, 1 an de prison avec sursis a été requis et 20.000 euros d'amende également. 
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