Lundi 29 juin, sur les conseils de leurs avocats, deux jeunes se sont présentés au commissariat de Grenoble pour avouer leur implication dans le meurtre de Luc Pouvin. Après 24 heures de garde à vue, il semble que l'un des deux est le tireur.
Samedi 20 juin, alors qu'une fête se terminait, place Etienne Grappe à Saint-Martin-d'Hères, une grosse bagarre a éclaté entre deux bandes de deux quartiers. Un scooter a traversé la foule. A l'arrière, il y avait Luc, 19 ans. Le jeune homme a été victime d'une balle. Son décès a été prononcé à son arrivée à l'hôpital. Depuis, un adolescent de 16 ans a été arrêté, puis relâché avec toutefois une mise en examen pour "détention d'armes", deux carabines ayant été retrouvées à son domicile.
Ce lundi, alors que les mailles du filet se resserraient autour de deux connaissances de Luc, leurs avocats leur ont conseillés de se présenter au commissariat. Un ado de 16 ans et un jeune de 18 ans se sont exécutés. Ils étaient connus des services de police pour des faits de petite délinquance. Après les auditions, la scène s'est enfin éclaircie. Même si les enquêteurs attendent toujours la confirmation balistique, le coup de feu meurtrier a été tiré depuis une terrasse, vraissemblablement par le majeur. La balle provenait, semble-t-il, d'une des carabines découvertes au domicile du premier adolescent inquiété dans cette affaire.
Ces jeunes n'avaient pas l'intention de tuer Luc, bien au contraire. C'était un des leurs, un de leur quartier. Il n'avait pas l'intention de viser le conducteur du scooter, également blessé, pour les mêmes raisons. Alors peut-on parler d'une balle perdue à l'origine destinée au "camp adverse"? le tireur souhaitait-il faire du bruit à l'heure d'une rixe? Des points qu'il convient encore de préciser. Mercredi, le tireur présumé sera présenté à un juge.
La crainte de vivre une nouvelle escalade de la violence entre quartiers s'éloigne puisque c'est bien un jeune du quartier de Luc qui l'a tué.
Récit Frédéric Lefrançois