L'examen du profil des accusés dans le procès de la rixe mortelle d'Echirolles, en septembre 2012, se poursuit à Grenoble. Ibrahim Camara, dont le frère est également entendu dans l'affaire, a livré de nombreux éléments à la Justice.
Alors que s'ouvre la deuxième semaine du procès de la rixe d'Echirolles, dans laquelle Kevin et Sofiane avaient trouvé la mort en septembre 2012, l'examen des personnalités des douze accusés se poursuit. L'un d'eux, Ibrahim Camara, âgé de 24 ans, a beaucoup collaboré avec la justice lors de sa détention. Une grande part de l'instruction repose aujourd'hui sur les déclarations du jeune homme, qui comparaît libre devant la cour d'assises des mineurs de Grenoble.
D'après son avocat, Me Bernard Ripert, Ibrahim Camara a "payé très cher" le fait d'avoir "accepté de dire tout ce qu'il avait vu". "Avant d'avoir été libéré, il est resté un certain temps en détention, plus d'un an. Il a fait l'objet de pressions, de menaces, de risques de représailles", selon son avocat, qui raconte que son client était accusé d'être "une balance". "C'était très difficile pour lui la détention. Il ne pouvait pas sortir en promenade", explique Me Ripert.
Interview
Ibrahim Camara est le frère de Youssef Camara, lui aussi accusé dans l'affaire de la rixe mortelle d'Echirolles. Elevé par une mère seule avec ses neuf frères et soeurs, il aurait, selon un psychiatre, une personnalité immature et parfois narcissique.
Pour l'avocat d'un autre accusé, les propos d'Ibrahim Camara "sont extrêmement mouvants". "Lorsqu'il fait une déclaration, systématiquement, il change la version précédente", estime Me Florent Girault.