Près de 150 salariés du géant mondial du ciment LafargeHolcim ont manifesté jeudi devant le pôle technologique de Saint-Quentin-Fallavier contre un plan de suppression de "102 emplois stratégiques" et le "démantèlement de Lafarge en France".
Les manifestants, en majorité des ingénieurs, se sont rassemblés vers 12h30 devant le site mondial et ont planté 102 piquets surmontés de gilets jaunes "pour symboliser la suppression des 102 postes stratégiques" en Isère.
"On a choisi la date de la mise en oeuvre de la réforme du licenciement économique pour marquer les esprits et montrer un bel exemple de plan social totalement injustifié", a déclaré Renaud Fontaine-Tranchant, représentant CFDT chez LSG.
La direction a annoncé le 15 septembre un plan prévoyant la suppression "d'environ 250 postes dans les fonctions centrales d'ici fin 2017", dont 130 en Suisse, 80 en Isère, et le reste sur d'autres sites à travers le monde.
Le groupe, né de la fusion en 2015 entre le Suisse Holcim et le Français Lafarge, entend ainsi "adopter une organisation plus réactive à l'échelle locale, tout en maintenant la centralisation d'activités clés comme la recherche", le centre de R&D à L'Isle d'Abeau (Isère) n'étant pas concerné par la réorganisation.
La procédure avait été annulée "pour irrégularité", le 10 novembre, mais la direction "a relancé lundi une procédure quasi identique", selon le syndicaliste, qui dénonce "l'absence de justifications économiques à ce plan de sauvegarde de la compétitivité".
Depuis début 2016, 610 postes ont été supprimés en France par les deux plans précédents, a souligné M. Fontaine-Tranchant.
Par ailleurs, selon la CFTC, la direction a annoncé mercredi au comité de groupe France un projet de régionalisation des activités bétons et granulats sur trois régions ainsi que la mutualisation et la centralisation de fonctions support (hors production).
Ce projet entraînerait la "suppression de 207 postes dans les quatre entités France, la création de 80 postes et la modification géographique de 71 postes". Le géant mondial a plus que triplé son bénéfice net au premier semestre, à 416 millions d'euros, tout en allégeant fortement sa dette grâce à des cessions.