La proposition choc de Laurent Wauquiez lors de sa campagne des régionales en Auvergne-Rhône-Alpes a connu un premier revers: le lycée de Moirans (Isère), qui devait être pilote du dispositif, ne s'équipera pas de portiques de détection d'armes, mais de simples tourniquets.
"L'idée de portiques a fait monter tout le monde au créneau dans les établissements, les parents comme les professeurs. Ça serait devenu du flicage tous azimuts", a déclaré le proviseur du lycée Pierre Béghin, Jean-Christophe Ployon, à un journaliste de l'Agence France Presse. Des propos qu'il n'a pas souhaité confirmer à France 3 Alpes.
Conséquence, ce sont six tourniquets qui doivent être installés durant les vacances de Pâques. Les élèves auront donc des badges pour entrer.
Reportage Aurélie Massait et Yves-Marie Glo
Moirans, une petite ville avait défrayé la chronique en octobre avec un soulèvement de gens du voyage ce qui lui a valu de devenir un symbole de l'insécurité lors de la campagne des régionales.
Fin janvier, fraîchement élu président d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez s'était rendu dans la cité, annonçant cette expérimentation d'installation de portiques de détection dans 15 lycées de la Région, et désignant l'établissement de Moirans comme lycée-pilote. Le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes explique aujourd'hui qu'il s'agissait d'une proposition, les mesures de sécurité étant construites "avec les proviseurs, au cas par cas. Chaque lycée est différent".
Une opposition
Jeudi, l'Unsa Education Auvergne a publié un communiqué pour faire part de ses réserves "expresses" sur le sujet. Car "l'Unsa privilégie la présence humaine de personnels d'éducation pour contribuer à l'encadrement des jeunes et à leur éducation". En février, la section Rhône-Métropole de Lyon de la FCPE, première fédération de parents d'élèves, avait aussi fait part de son opposition.Le 11 février, la Région a débloqué une première enveloppe de 1,5 million d'euros pour expérimenter la sécurisation des 15 lycées sur 600. L'équipement est donc estimé à 100.000 euros par établissement.