Reçues par la mairie de Toulouse ( Haute-Garonne), jeudi 26 décembre 2024, les associations d'aide aux sans-abri et SDF, tentent de mettre en place une solution pour proposer une alternative à la fermeture des douches municipales jusqu'à fin février.
L'inquiétude persiste pour les associations d'aides aux sans-abri et SDF. Fermées depuis le 14 décembre pour deux mois de travaux, elles dénoncent le manque d'alternative pour la centaine de personnes qui utilisent quotidiennement les douches municipales de Bonnefoy à Toulouse (Haute-Garonne).
Après leur mouvement de protestation du 17 décembre dernier, plusieurs associations dont Médecins du Monde, le Collectif interassociations Toulouse, le Conseil représentatif des personnes accueillies et accompagnées et le collectif d'Entraide et Innovation Sociale (CEDIS) ont été reçues par la mairie, hier, jeudi 26 décembre 2024.
La collectivité propose d'utiliser les locaux de la Boutique Solidarité gérée par l'Arpad, située au nord de la ville, déjà équipée en douches, à partir du 13 janvier, date à laquelle le collectif est censé déménager.
Une solution qui ne satisfait pas les associations car "longue et complexe à mettre en œuvre", réagit Thomas Couderette, bénévole au CEDIS.
Même en se dépêchant, si on arrive à la mettre en place, l'ouverture de ses douches ne sera possible qu'à partir du 20 ou 23 janvier. Et en attendant, il n'y aucune autre solution proposée, ça veut dire un mois sans douche puisque la Boutique Solidarité, ne rouvrira que le 23 janvier. Ce n'est pas acceptable alors que cela est un droit fondamental.
Thomas Couderette, bénévole au CEDIS
Une subvention à un porteur de projet
La mairie souhaiterait en effet confier la gestion de ce nouveau lieu de service de douches déjà équipé à un acteur associatif.
Sollicitée, la collectivité nous confirme par écrit que Daniel Rougé, adjoint en charge de la coordination des politiques de solidarité et inclusion, "a proposé d'attribuer une subvention spécifique à un porteur de projet associatif pour organiser un service de douches dans des locaux déjà équipés à compter du mois de janvier jusqu'à la réouverture des douches Bonnefoy".
"En pleines vacances scolaires, on nous demande de trouver un acteur associatif qui gérerait les douches sans avoir aucune visibilité financière pour l'instant, interpelle Thomas Couderette. D'autant que le porteur de projet devra recruter des personnes pour gérer l'accueil et le nettoyage des lieux sur un contrat court. Cela aurait pu être anticipé. On va déjà contacter le propriétaire de la Boutique de Solidarité pour savoir s'il est au courant et d'accord".
La municipalité ajoute que "la durée de fermeture temporaire des douches municipales est strictement limitée à la réalisation de travaux importants destinés à améliorer le service rendu aux usagers et permettra d'ouvrir la pleine capacité de cet équipement, c'est-à-dire 9 douches, alors que ces derniers mois, entre 2 et 4 douches étaient régulièrement condamnées".
Des heures d'attente
En attendant la fin des travaux et de la concrétisation d'une autre solution, beaucoup de sans-abri se sont déjà reportés sur les douches de la Boutique solidarité qui sont saturées. "En arrivant à 9h15, vous pouvez espérer de vous doucher à midi. Sans parler de la laverie qui a aussi fermé, décrit Thomas Couderette. À la boutique solidarité, il y a entre 10 à 15 jours d'attente pour espérer pouvoir laver son linge. Comment quelqu'un qui cherche du travail peut passer des heures à attendre de pouvoir prendre une douche et se présenter à un entretien. On enferme les gens sur leurs galères."
Déterminées à se battre, les associations comptent bien interpeller l'Etat et le Conseil départemental sur le droit à l'hébergement. "On a beaucoup de personnes qui utilisent ces douches qui devraient être hébergées, souligne encore le bénévole du CEDIS. Si le droit à une douche n'existe pas sur le plan juridique, le droit à l'hébergement, est, lui, effectif".