La juge d'instruction d'Albertville a annoncé mardi 28 juillet son intention de clore l'enquête, non résolue, sur la disparition de Cécile Vallin, 17 ans, en 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie, a-t-on appris auprès de l'avocate du père de la disparue.
"La juge d'instruction nous a indiqué qu'elle était "au bout du bout" et elle nous a donc prévenus de la clôture de l'information" judiciaire, a expliqué Me Caty Richard, à la sortie d'un entretien avec la magistrate.
Le père de Cécile Vallin, Jonathan Oliver, "a dit qu'aucun parent ne devrait avoir à faire face à cela", a-t-elle ajouté. "Pour lui, on scelle le cercueil de Cécile avec des clous énormes alors qu'on n'est même pas sûr qu'elle est morte".
C'est la quatrième fois que la justice veut clore cette enquête. Jusqu'alors, la famille de la jeune fille était prévenue à prolonger l'instruction en demandant de nouveaux actes. "On va se battre jusqu'au bout. Plus que jamais on supplie les personnes qui pourraient savoir quelque chose de le dire", a lancé Me Richard.
"On est sûrs que quelqu'un, quelque part, sait quelque chose. Cécile ne s'est pas volatilisée. Quelqu'un est intervenu dans sa disparition", a-t-elle ajouté. "Dans le dossier, il n'y a plus de quoi rebondir, il faut que quelqu'un parle".
Une enquête qui pourrait déboucher sur un non-lieu
Cécile Vallin a été vue pour la dernière fois le 8 juin 1997 à 18H00 le long d'une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry. Elle était partie de chez elle vêtue d'un jean et d'un tee-shirt et n'est plus jamais reparue. Une information avait été ouverte pour "enlèvement" par le parquet d'Albertville à la suite d'une plainte des parents. D'importantes recherches avaient été entreprises par les gendarmes dans toute la vallée. Les bois avaient été passés au peigne fin et les étangs explorés. En vain.La jeune fille devait passer le lendemain l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Elle n'avait pas de problème connu, était bonne élève et ne paraissait pas connaître de problèmes familiaux. Elle vivait avec sa mère et son beau-père. Aucun mouvement de fonds n'a été constaté sur son compte bancaire après sa disparition.
En 2008, des recherches à l'aide d'un géoradar capable de sonder les sols avaient été lancées sur l'autoroute A43, en chantier à l'époque de la disparition, pour tenter de retrouver son corps. Faute de suspect, l'enquête pourrait déboucher sur un non-lieu si aucun élément nouveau n'apparaît dans les prochains mois. "Mon client a l'impression qu'on va mettre le dossier à la poubelle alors qu'on n'a toujours pas retrouvé Cécile", regrette Me Richard. "Six juges d'instruction se sont cassé les dents sur cette affaire. Notre salut viendrait d'un témoignage".