Réunis en congrès à Agen, les pompiers proposent d'abandonner le 18 et défendent les volontaires

Les pompiers, réunis en congrès à Agen jusqu'à samedi, vont proposer l'abandon du 18 et la mise en place d'un numéro unique pour tous les secours - le 112 -, tout en appelant à défendre les pompiers volontaires en proie à un "malaise persistant".

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De mercredi à samedi, la "Perle du midi" accueille "la plus grande caserne de France", avec 30.000 visiteurs, 300 exposants et plus de 2.000 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires qui se retrouvent pour discuter de leur mission,
de leur matériel et de leurs inquiétudes.



Pour rationaliser leur mission et réaliser les économies demandées sans fermer de nouvelles casernes --près de 1.000 casernes ont fermé en France depuis dix ans-- les pompiers proposent d'abandonner leur numéro fétiche, le 18. Et d'en finir avec le 17 (police) et le 15 (Samu).C'est ce qu'a déclaré Éric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

"Nous faisons une proposition. Puisqu'il faut faire des économies, les sapeurs-pompiers de France sont prêts à faire bouger les lignes avec la mise en place d'un numéro unique" 


A l'heure actuelle, les pompiers gèrent une centaine de centres de réception du 18 (un par département) auxquels il faut ajouter les quelque 400 centres gérés par la police, la gendarmerie et le Samu dans toute la France, avec force doublons.

"Nous n'avons plus les moyens de gérer tous ces centres", tranche Éric Faure.

Le dirigeant qui va être réélu pour trois ans à la tête de sa fédération au cours du congrès, propose la mise en place d'une dizaine ou d'une vingtaine de grands centres communs, organisé en fonction des bassins de population. Avec un numéro
unique: le 112, numéro d'appel d'urgence européen qui se superpose actuellement aux autres numéros d'urgence.
"Ce sera aussi l'occasion de mettre en place la géolocalisation pour savoir d'où les gens nous appellent", note-t-il. Des dispatcheurs auraient pour mission d'orienter les appels vers un policier, un pompier ou le Samu.


Dès janvier, les pompiers de Paris et la police vont expérimenter une mise en commun de leur centres de réception.

Un forum d'actualité sera dédié à cette proposition au cours du congrès d'Agen qui sera clôturé samedi par Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur a déjà annoncé son intention de tirer un premier bilan du plan de 25 mesures annoncé par François Hollande il y a deux ans pour relancer le volontariat en France.

- 1.000 pompiers volontaires en plus -


Les pompiers volontaires sont au coeur du système de secours français : ils représentent 80% des effectifs et deux-tiers des interventions. Et ils sont en première ligne. Une jeune volontaire, qui se rendait sur une intervention, est morte dimanche dans le Doubs. Une autre, mère de famille, est morte au feu quelques jours avant dans les Pyrénées-Orientales. Or, de 2004 à 2014, le nombre de ces pompiers volontaires engagés dans les casernes n'a cessé de baisser, avec 15.000 pompiers en moins sur dix ans. Mais la dernière livraison de statistiques a réservé une bonne surprise : le nombre des volontaires est reparti à la hausse avec 1.000 volontaires en plus.
"Pour la première fois depuis 11 ans les effectifs repartent à la hausse", se réjouit Éric Faure. "Mais les remontées du terrain témoignent d'un malaise qui persiste", prévient-il.

"Sur le terrain, on considère encore les volontaires comme des supplétifs ou des variables d'ajustement. Et des casernes ferment encore". 


Les près de 250.000 pompiers français dépendent de 98 services d'incendie et de secours (Sdis) -- Paris et Marseille ont un statut particulier -- et sont financés par les conseils généraux et les communes. Pour maintenir leur délai moyen d'intervention de 12 minutes, les pompiers veulent préserver ce volontariat et garder leurs 7.015 casernes.

Jean-Michel Daguenet et Benoit-Pierre Morin ont rencontré Bérénice Gauthier Sapeur pompier volontaire et Eloi Vianney Sapeur pompier à la Sauvetat de Savère : 



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