A Pau, le procès d'un père accusé d'avoir secoué son bébé s'est ouvert ce matin aux Assises des Pyrénées-Atlantiques. L'enfant est aujourd'hui très lourdement handicapé. Devant ses juges, le père reconnaît les faits mais sans les assumer.
"C'était les hurlements de trop, il n'aurait pas fallu que je reste seul avec le bébé" Christophe Lescarret essaie comme il le peut d'expliquer l'inexplicable. Pourquoi ce 22 septembre 2012, épuisé, énervé par ces jumeaux qui pleurent, il en a secoué un violemment. Pourquoi quelques jours plus tôt, petit Paul comme il l'appelle présentait une fracture du coude et un traumatisme cranien.Ce bébé amené 24h plus tard aux urgences présente aujourd'hui un très lourd handicap.
Facteur, Christophe Lescarret travaille très tôt le matin. Mais la nuit, les enfants le réveillent. Un aîné de seulement un an et des jumeaux de deux mois. La fatigue accumulée, et sa compagne dépassée elle aussi. Pourtant, des aides familiales se relayent auprès d'eux, décrivant des enfants joyeux, rieurs. A mille lieux des bébés hurleurs dépeints par le père.
Moment fort ce matin lorsque l'accusé demande pardon à son fils de lui avoir gâché la vie. Ce père de famille pourtant incapable de gestes tendres envers ses enfants, et qui a menti plusieurs fois lors de l'instruction. Le procès devra déterminer qui est vraiment Christophe Lescarret qui pour l'instant reconnaît les faits mais ne les assume pas.
Le reportage d'Elise Daycard et de Clément Alet