Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Rennes en faveur de la remise en liberté de Lorentxa Guimon, une militante de l'organisation basque espagnole ETA, incarcérée à la prison pour femmes de la ville et atteinte d'une grave maladie.
Cette manifestation était appelée par plusieurs mouvements indépendantistes bretons et basques, dont le collectif de défense des militants basques emprisonnés Bagoaz, ainsi que par plusieurs mouvements de gauche (EELV, UDB) et d'extrême gauche.
Quelque 200 militants basques, venus à Rennes à bord de 5 bus, étaient présents dans le cortège tout comme plusieurs élus municipaux rennais. Le dirigeant du NPA Philippe Poutou a défilé en tête de cortège.
Les participants (environ 300, selon la police, 500 selon les organisateurs) ont défilé dans le calme derrière une banderole proclamant: "Lorentxa Frankiz! Liberté!". A l'issue de la manifestation, qui s'est déroulée sans incident, des prises de parole ont eu lieu en français, en basque et en breton pour demander la remise en liberté de Lorentxa Guimon.
La militante basque de l'ETA, arrêtée en 2003 et condamnée à 20 ans de prison reste incarcérée, bien que les juges lui ont accordé en novembre 2015 la liberté conditionnelle en raison de son état de santé.
Le parquet a en effet fait appel de cette décision, comme il le fait habituellement dans le cadre de condamnations pour des actes de terrorisme. La Cour d'appel de Paris doit rendre sa décision le 25 février.
Selon ses soutiens, le maintien en détention de Lorentxa Guimon est incompatible avec la maladie de Crohn dont elle souffre depuis 1991, une affection chronique du système digestif, qui nécessite un suivi médical et même, au cours des derniers mois, des opérations d'urgence difficilement compatibles avec son incarcération.
Cinq députés bretons ainsi que la maire PS de Rennes Nathalie Appéré ont adressé courant février un courrier au ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas pour l'alerter sur la situation de la détenue basque, selon son comité de soutien breton. Elle a également reçu la visite en prison, mercredi dernier, des députés Sylviane Alaux (PS - Pyrénées-Atlantiques) et Paul Molac (Régionaliste - Morbihan).