Après dix mois de travaux, le sentier du littoral de Bidart a rouvert au public, offrant à nouveau aux promeneurs un accès sécurisé à ses panoramas spectaculaires. Mais des travaux sont encore à prévoir pour préserver ce joyau fragile face à l’océan, dans un contexte où le recul des falaises menace tout le centre bourg.
Perché sur la côte basque, face à l’océan, le sentier du littoral de Bidart invite les promeneurs à une balade entre verdure et horizon infini. Ce paysage idyllique, mais fragile, reste malheureusement menacé par l’érosion et le recul des falaises. Depuis une semaine, les visiteurs peuvent à nouveau profiter de cette promenade emblématique, presque entièrement rouverte après dix mois de travaux de sécurisation.
La sécurisation et rénovation du sentier littoral est achevée. On vous laisse apprécier en images 🎥https://t.co/WSVUdKx66H
— Ville de Bidart (@VilleDeBidart) November 15, 2024
Empêcher l'assèchement des sols
"On a reculé le sentier par rapport à la tête de falaise, car on était parfois en surplomb du vide", explique le maire de Bidart, Emmanuel Alzuri. Les aménagements réalisés éloignent désormais le chemin de la falaise, pour une sécurité accrue tout en protégeant cet environnement exceptionnel. "On a aussi voulu gérer les eaux pluviales, de ruissellement, qui viennent fragiliser le vallon de la plage du centre, et on a orienté les marches vers un fossé rempli de cailloux, qui casse la vitesse du ruissellement."
Au-delà du sentier, les enjeux sont vastes. Le recul du trait de côte affecte tout le centre bourg de Bidart, lentement emporté par des phénomènes naturels accélérés par le changement climatique. La falaise de la plage du centre est en première ligne, fragilisée à la fois par les vagues et les eaux de ruissellement. "On a voulu reconquérir les espaces avec des essences locales, explique David Dada, chargé de mission à la mairie de Bidart. Ces essences ont été réintroduites pour remplacer des espèces invasives comme les herbes de la pampa qui ont tendance à faciliter l’assèchement des sols et le ruissellement de l’eau."
Des travaux d’envergure jusqu’en 2026
Le chantier de sécurisation est loin d’être terminé. Sur la rue de la plage, des fissures importantes, apparues il y a un an, nécessitent des soutènements pour stabiliser la zone. "Le mouvement qui emporte la falaise doit être arrêté. Nous prévoyons des murs cloutés dans la paroi, comme cela se fait en montagne, pour soutenir la route et permettre le passage de camions transportant des pierres destinées à un ouvrage d’endiguement au pied de la falaise", détaille Emmanuel Alzuri.
Ces travaux, complexes et coûteux, visent à protéger la zone pour une durée d’environ trente ans car "la falaise est attaquée des deux côtés". D'abord, "par la force des vagues toujours plus énergétiques avec un niveau de la mer amené à monter, puis par des eaux de ruissellement. Nous faisons face à une accélération très forte du délitement des falaises", alerte le maire.
Ce sont des travaux très compliqués, très couteux, qui exigent des partenariats financiers qui sont un peu mis à mal eu égard à la situation de l'État et des finances publiques.
Emmanuel Alzurimaire de Bidart
L’achèvement des travaux, prévu pour 2026, permettra de pérenniser ce site exceptionnel, tout en répondant aux défis environnementaux et financiers que pose la gestion durable de ce littoral en mouvement.