Mourad B., "le gamin" comme l'avait baptisé le milieu grenoblois, a été reconnu coupable d'une "commande", le meurtre de Sghaïr Lamiri alors que ce dernier était emprisonné à Varces en 2008.
Jeudi 31 janvier en soirée, la cour d'assises du Rhône a condamné Mourad B. à 15 ans de réclusion criminelle. Des peines de trois ans de prison avec sursis et un an avec sursis ont également été prononcées pour recel du produit du crime à l'encontre de deux amis de Marcel Egéa, le tueur présumé, qui s'est suicidé depuis les faits.
L'avocat général avait requis une peine de 20 ans, assortie de deux tiers de sûreté, contre Mourad B.. Son avocat avait tout simplement demandé la relaxe au regard des preuves, des conversations téléphoniques. A l'énoncé du verdict, le défenseur a promis de faire appel.
Un verdict qui clôt un dossier retentissant. L'assassinat de Lamiri, alors qu'il était en promenade dans une cour de la prison de Varces, reste un cas unique en Europe. Une émeute avait suivi avec incendie d'une partie de l'établissement.
Une vengeance, tout simplement
En avril 2007 sur une route de montagne à Champagnier, Mourad B. avait échappé par miracle à un guet-apens dont la rumeur disait que Sghaïr Lamiri était le commanditaire. De quoi constituer un sérieux mobile.Pour l'accusation, Mourad B. aurait donc, pour se venger par procuration, recruté un tueur: Marcel Egéa, 61 ans, arrêté quelques minutes après les détonations au pied de la colline surplombant la prison, en possession d'un fusil de chasse à lunette au canon tout chaud.
"J'allais chercher les champignons", a soutenu ce solitaire sans le sou, au casier judiciaire chargé d'une vieille condamnation criminelle. Confondu par toutes les apparences, Marcel Egéa s'est suicidé en prison, la veille du procès initialement prévu en avril 2007, présumé innocent pour l'éternité.