Ce mardi 15 décembre, à l'appel de 26 organisations, 200 personnes étaient rassemblées à Grenoble pour dénoncer "le caractère liberticide de l'état d'urgence". A l'issue de la manifestation, trois personnes ont été arrêtées. Selon la police, elles possédaient des couteaux.
Depuis l'instauration de l'état d'urgence en France, après les attentats de Paris, 488 procédures judiciaires ont été engagées sur l'ensemble du territoire et 51 personnes ont été écrouées, selon la chancellerie.
Pour arriver à ce chiffre, policiers et gendarmes ont effectués 2.700 perquisitions administratives. Des perquisitions en nombre qui font couler beaucoup d'encre, notamment sur des cas grenoblois. Il y a eu récemment cet article sur un blog du Monde qui raconte la fouille de l'appartement d'un certain Brahim qui aura duré près de trois heures, sous les yeux de sa femme, de sa belle-mère fiévreuse et de ses deux fillettes. "En 2017, Brahim J. promet de se rappeler cette période lorsqu'il votera, pour la première fois", peut-on lire sur ce blog.
Par la voix de son avocat, une autre "cible" grenobloise de ces perquisitions a évoqué. Ce jeune peintre sans casier judiciaire, père de deux filles, et ne présentait pourtant pas "le profil de quelqu'un qui s'est radicalisé", aux dires du parquet.
Ces "couacs" ont poussé des citoyens à se retrouver place Grenette, ce mardi soir.
Images du rassemblement
Trois interpellations
"Tout se passait normalement lorsque, sans aucune raison ni justification, trois personnes, dont deux syndicalistes, ont été arrêtées et emmenées à l'Hôtel de Police", explique un représentant du Centre d'Information Inter-Peuples, à l'origine de la la manifestation. "En ce début d'après-midi, les deux syndicalistes sont toujours retenus", ajoute-il, "c'est une détention arbitraire qui révèle la volonté de l'Etat français, via la Préfecture, d'étouffer toute expression démocratique et contestataire."L'union Syndicale SUD/SOLIDAIRES dénonce aussi cette interpellation de leurs "camarades". "OUI, comme le disait une banderole de cette manifestation, l'état d'urgence c'est l'Etat policier", commente le syndicat dans un communiqué, "ce n'est pas en attaquant la démocratie que l'on s'attaque au terrorisme. Si le mot démocratie a encore un sens, personne ne peut accepter cet état de fait."
Selon la police, les personnes inquiétées avaient des couteaux sur elles.