Un ancien animateur d'un centre social de Lyon a été condamné mercredi à quinze
années de réclusion par la cour d'assises du Rhône pour avoir porté un coup mortel
à l'enfant de son ex-compagne.
La cour d'assises du Rhône a finalement retenu l'intention criminelle plutôt que l'accident dans le meurtre du petit Lucas mort des suites d'un coup mortel porté par un animateur social qui était l'ancien compagnon de sa mére.
Elle l'a condamné à 15 années de réclusion.
La cour a rejeté de la version d'Abdoulaye Diallo, 22 ans, selon laquelle il avait involontairement donné un violent coup de pied au garçon lors d'un jeu de ballon.Au troisième et dernier jour du procès, le gros ballon rouge et noir en moussetrônait sur une table devant la cour. Des proches de l'enfant avaient revêtu un
T-shirt blanc où sa photo surmontait une question: "Pourquoi ?".
L'accusé, contre lequel avaient été requis douze ans, est à nouveau apparu calme,la tête basse, et ne déviant pas dans son récit de la soirée du 14 décembre 2010.Ce jour-là, l'ancien animateur appelle les secours: Lucas, le fils de sa compagne,est en arrêt cardio-respiratoire. Les médecins ne parviennent pas à le réanimer.
Abdoulaye Diallo, âgé de 20 ans au moment des faits, évoque d'abord un surdosage
de médicament. Il parle ensuite aux enquêteurs d'un coup de pied volontaire parce
que l'enfant n'écoutait pas les règles d'un jeu, avant d'évoquer un coup de pied
accidentel lors d'un jeu de ballon.
L'autopsie a révélé de nombreuses lésions intra-abdominales, dont des fractures
du foie et du pancréas ayant provoqué une hémorragie interne. D'autres lésions
cutanées ont été relevées sur le corps de l'enfant, inexpliquées.
Le père de Lucas a interpellé l'accusé lors de l'audience: "Je ne sais toujours
pas pourquoi Lucas est mort"."J'ai vu l'autopsie, les plaies au dos... Tes pieds n'ont pas de métal dedans...
Les blessures au dos, elles viennent d'où ?", a-t-il demandé."Je ne peux pas te donner les vérités que tu souhaites avoir, je suis désolé",a répondu le jeune homme.
Plus tôt, le président de la cour avait lu les dépositions d'amis de l'accusé
le décrivant comme "patient", "zen", "ne s'énervant jamais" et désireux de devenir
policier ou gendarme."Il tient un discours aimable, complaisant, universitaire. (...) Il préfère ne
pas montrer qu'il est capable de s'emporter", a souligné l'expert psychiatre.
Les parties civiles étaient en larmes lors des plaidoiries de leurs avocats.
Mardi, "des milliers d'enfants ont repris le chemin de l'école (...) Tous ces
petits moments de bonheur, Lucas ne les partagera plus jamais avec ses parents",
a commencé Me Pierre-Henry Billard, l'avocat du père."M. Diallo nous a donné une version politiquement correcte" qui ne cadre pas avec les expertises, a-t-il ajouté.
Pour l'avocate générale Francine Caperan, pas de doute, "l'enfant
n'a pas respecté les règles d'un jeu, ce que M. Diallo n'a pas accepté" et Lucas
a "subi une violence absolument insupportable"."Il n'avait pas l'intention de le tuer mais de lui donner une leçon qu'il retienne",a-t-elle poursuivi.