Le procureur d'Annecy et le juge d'instruction chargé de l'affaire ont passé toute la journée de jeudi en Grande-Bretagne pour rapprocher les éléments de l'enquête. Une rencontre productive selon la police britannique.    

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Le procureur de la République d'Annecy a passé la journée de jeudi au Royaume-Uni, où il espère découvrir les causes et explications de la tuerie de Chevaline (Alpes françaises) dont a été victime la famille al-Hilli, britannique d'origine irakienne.
Le procureur Eric Maillaud, accompagné de Michel Mollin, l'un des deux juges chargés de l'enquête, a passé près de huit heures à huis clos au poste de police de Woking, dans le comté du Surrey.
"Nous sommes parfaitement conscients qu'Annecy n'est que le lieu fortuit de ce drame et que vraisemblablement, l'origine, les causes et les explications sont ici chez vous", a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée.
Les deux parties ont souligné leur coopération cordiale sans minimiser les difficultés à surmonter, du fait des procédures et juridictions différentes entre les deux pays.

 

Une rencontre productive 

A l'issue de la rencontre, la police du Surrey s'est félicitée dans un communiqué d'une "rencontre extrêmement productive", indiquant que des "progrès avaient été faits sur un certain nombre de questions liées aux difficultés posées par une enquête
impliquant deux systèmes judiciaires".
La réunion de travail rassemblait des policiers britanniques, des représentants du parquet britannique, et le petit groupe de gendarmes qui supervisent l'enquête sur place.Selon une source proche de l'enquête, le procureur et le juge d'instruction doiventregagner la France vendredi, sans se rendre dans la maison familiale des al-Hilli à Claygate, un hameau éloigné d'une quarantaine de kilomètres.

Les enquêteurs fondent de grands espoirs sur la perquisition de cette demeure, où est menée une fouille qualifiée d'"hyper-méticuleuse" par cette source proche de l'enquête.


Une nouvelle piste suédoise


M. Maillaud avait indiqué mercredi que les enquêteurs concentraient leurs efforts sur trois pistes : la piste familiale, la profession du père et l'Irak, pays d'origine des al-Hilli.

Des informations ont circulé sur un différend entre Saad et son frère Zaid, également établi dans le Surrey, à propos d'un héritage en Espagne et/ou en Irak. Zaid a été interrogé quatre jours d'affilée en qualité de témoin libre, et nie toute brouille.

L'hypothèse d'une piste suédoise a émergé jeudi. Le fils de la victime suédoise, Mme Suhaila Al-Allaf était soupconné par la police en raison de ses antécédents de violence .Mais on apprenait vendredi que celui-ci était hospitalisé quand la tuerie a eu lieu et qu'il ne pouvait donc être le meurtrier.   

Côté professionnel, Saad al-Hilli a notamment travaillé en tant qu'ingénieur pour une société leader mondial des micro-satellites.
La piste irakienne, pays d'origine des al-Hilli, est la plus difficile à exploiter, de l'aveu même du procureur. "On ne sait pas comment travailler avec l'Irak de manière fiable", a-t-il confié.
 
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