Les anciennes ouvrières de Lejaby vont pouvoir concrétiser leur projet d'un atelier pour maintenir "le savoir faire de la corsetterie française". 25 couturières vont être recrutées pour lancer une nouvelle production à Villeurbanne.
Les Atelières, association d'ex-ouvrières du fabricant de lingerie Lejaby et d'une chef d'entreprise, qui avait lancé en juin un appel aux dons pour fonder un atelier près de Lyon, a déjà réuni 60.000 euros et va pouvoir concrétiser son projet. Offrant de 10 à 1.000 euros, quelque 5.500 donateurs ont répondu à l'appel lancé sur Facebook, pour "maintenir le savoir-faire de la corsetterie en France". "Nous avons bon espoir d'atteindre les 100.000 euros souhaités d'ici la fin de l'année", a déclaré à l'AFP Muriel Pernin, chef d'une agence de communication.
Emue début 2012 du sort des ouvrières du fabricant en liquidation qui allaient se retrouver au chômage, elle avait pris contact avec des responsables syndicales et monté l'association. Le succès de la souscription permet de débuter mercredi 19 septembre le recrutement de 25 couturières parmi une centaine de candidates, dont des ex-Lejaby, qui seront formées avant de lancer une production en janvier prochain à Villeurbanne. Une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) va être fondée début octobre, qui aura pour associés à la fois les neuf fondateurs des Atelières, l'association elle-même, les salariés et des investisseurs éthiques, avec plus de 200.000 euros en fonds propres.
La première commande vient de la Maison Lejaby, fondée par Alain Prost, ex-PDG de l'italien La Perla, qui a repris Lejaby en conservant 195 des 250 salariés de Rillieux (Rhône) et en fermant l'atelier d'Yssingeaux (Haute-Loire).
A. Prost a vendu 90 machines à coudre au futur atelier de sous-traitance à prix très réduit. L'Etat soutient l'initiative de Mme Pernin et étudie la possibilité d'allouer à l'atelier des fonds au titre de la revitalisation.