La région Rhône-Alpes inaugure ce 22 septembre 2012, dans l'ouest lyonnais, un réseau de 55 km de tram train. Un investissement qui s'élève à près de 300 millions d'euros.
Un réseau de 55 Km, trois branches, vingt-trois gares et vingt-quatre ramesAinsi se caractérise le nouveau mode de transport de type tram/train qui va desservir l’ouest de l’agglomération lyonnaise. Un secteur particulièrement attractif car en cours d’urbanisation, mais qui souffrait jusqu’à présent d’une offre de transport public insuffisante et d’un réseau ferré vieillissant.
Résultat : sur les 270 000 déplacements enregistrés quotidiennement dans ce bassin de vie, seulement 3% étaient réalisés en TER, soit l’équivalent de 6500 voyageurs par jour. D’où l’idée de la Région d’innover en optant pour un tram/train. "Nous pensions qu’il fallait aller vers un type de matériel moderne, rapide et capacitaire pouvant à terme utiliser le réseau urbain lyonnais", explique Jean-Jack Queyranne. Ce qui n’est pas le cas actuellement. "Cependant, la collectivité souhaitait s’inscrire dans cette perspective d’évolution", précise le président du conseil régional.
Le choix s’est porté sur des rames Dualis, fabriquées par Alstom. Un matériel circulant à 100 Km/h, pouvant transporter 260 personnes, accessible aux personnes à mobilité réduite et doté d’une forte capacité d’accélération et de freinage. Ce marché a été conclu en partenariat avec les Pays de Loire (qui a acheté 16 rames) dans le cadre d’un groupement d’achats. "Non pas pour réaliser des économies d’échelle mais pour permettre à l’industriel de mettre en place une chaîne de fabrication". Ce qui a pris un peu de temps et repoussé d’un an la mise en service initiale du tram/train lyonnais. En cause : des problèmes de suspension et d’homologation.
Trois branches pour 200 000 habitants
Ce tram/train, qui évolue dans un bassin de vie de 200 000 habitants, est organisée autour d’un tronc commun (de la gare de Lyon/Saint-Paul à Tassin la Demi Lune) et de trois branches à voie unique à destination de Sain-Bel, Brignais et Lozanne. "Ce tram/train permet un accès rapide au cœur de Lyon car il est connecté au métro D à la station Gorge de Loup", précise l’élu. Les 55 kilomètres de lignes sont ponctuées de vingt-trois gares, dont deux nouvelles haltes ferroviaires construites à Charpenay/Lentilly et à Dommartin/Lissieu. Lesquelles se sont vues doter d’un parc relais d’une capacité de 200 à 230 places, portant à 1000 la capacité de stationnement.L’objectif de la Région est bien d’inciter au report modal. "Dans l’ouest lyonnais, nous tablons sur un doublement de la fréquentation d’ici un an et espérons transporter 20 000 voyageurs d’ici quatre à cinq ans". Ce projet représente un investissement de près de 300 millions d’euros : 150 millions pour l’électrification des voies, 100 millions pour le matériel roulant, 30 millions d’euros pour la modernisation des gares et 20 millions pour la construction à l’Arbresle du centre de maintenance. "C’est un investissement colossal. Cependant, ce tram/train est un élément fort du développement des TER avec une offre plus qualifiée et un service amélioré". La Région a financé ce projet à hauteur de 70%, aux côtés du Grand Lyon (7%), du conseil général du Rhône (4,5%) et des communes concernées (1,5%). Par ailleurs, 17% ont été pris en charge par RFF, la SNCF et l’Etat.
Un tram-train controversé
La formation écologiste critique dans un communiqué les défaillances des réseaux mis en place : la branche de Lozanne n'aurait pas reçu d'échéancier pour sa mise en ligne, et la section passant près du tunnel des Deux-Amants, entre Gorge-de-Loup et Ecully, ne serait pas adaptée à un trafic intensif. En outre, les capacités des trams-trains en termes de vitesse et de distance de freinage seraient largement sous-évaluées. "Pour que le réseau soit complet, il faut envisager une prolongation de Brignais à Givors sur les voies existantes, ce qui permettra une connexion vers Saint-Étienne. Il faudra aussi étudier une extension de la gare Saint-Paul jusqu’à la Part-Dieu", insiste Jean-Charles Kohlhaas, élu (EELV) au conseil régional.Un projet qui "pourrait faire école"
Les élus écologistes à la Région dénoncent par ailleurs la décision de la SNCF de supprimer, contre leurs recommandations, 30 postes de contrôleurs sur ces lignes. Assurant poursuivre les négociations, les écologistes tiennent cependant à rappeler leur attachement au projet, qui "pourrait faire école pour les trois autres projets de nouveaux TER dans la région urbaine lyonnaise : Sathonay-Trévoux, Lyon-Crémieux et Lyon-Givors", selon les mots de Jean-Charles Kohlhaas.