Le président de l'université Lyon 2 apporte son soutien à l'étudiante franco-turque Sevil Sevimli, accusée par Ankara de liens supposés avec une organisation d'extrême gauche et dont le procès doit avoir lieu mercredi.
Le président de l'université Lumière Lyon 2, Jean-Luc Mayaud, a apporté lundi son soutien à l'étudiante franco-turque Sevil Sevimli, accusée par Ankara de liens supposés avec une organisation d'extrême gauche et dont le procès doit avoir lieu ce mercredi.L'étudiante franco-turque avait été libérée début août par Ankara après des mois de détention et placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la Turquie, dans l'attente de son procès qui devrait avoir lieu le 26 septembre.
Née en France, Sevil Sevimli, de par sa double nationalité, est considérée par Ankara comme Turque et encoure 12 ans de prison. Etudiante en licence information-communication à l'université Lyon-2, elle avait été arrêtée alors qu'elle participait à un échange européen Erasmus.
Dans un communiqué paru lundi soir, le président de Lyon 2 tient "à la veille de l'ouverture de son procès" à "témoigner de l'exemplarité du parcours d'études poursuivi par Sevil Sevimli".Il rappelle que l'étudiante "malgré l'incertitude qui prévaut quant à l'issue du procès (...) a réaffirmé sa volonté de mener jusqu'à son terme son projet de formation en s'inscrivant en 1ère année de master information et communication en cette rentrée 2012" à Lyon 2.
Il estime "légitime qu'une étudiante se destinant au journalisme cherche à nourrir son travail en confrontant des idées, des opinions qui traversent la société" et qu'il n'y a donc "rien de répréhensible à consulter ouvrages, tracts et journaux les plus divers et à observer toute manifestation en y participant"."C'est pourquoi je ne comprends pas que l'on puisse assimiler ce type de démarche à des actes répréhensibles, qualifiés de criminels" ajoute M. Mayaud qui se dit "choqué qu'une telle accusation soit portée à l'encontre de Sevil Sevimli".
Selon sa défense, il lui est reproché d'avoir participé au défilé du 1er Mai, pourtant légal, à Istanbul, et d'avoir assisté, parmi 350.000 autres spectateurs, à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche.