Un commerçant d'un village ardéchois, St Sauveur de Montagut, se dit victime d'attaques racistes en raison de son origine algérienne alors que des associations et syndicats l'encouragent à ne pas fermer boutique. Une marche de soutien a eu lieu mardi.
Un commercant de St Sauveur de Montagut se dit victime de malveillances répétées,en raison de ses origines algériennes. Christian Ter, 64 ans, son épouse et leurs cinq enfants, se sont installés en 2010 dans la petite commune, un millier d'habitants, où ils ont ouvert une petite entreprise de confection-retouche-repassage-mercerie.
"Depuis mai 2010, nous sommes victimes d'actes de malveillance, probablement en lien avec nos origines maghrébines: blocage du rideau du magasin avec du plâtre, coups de cutter et excréments sur notre voiture...
Et ce qui a fait déborder le vase est un tag anti islam ("fuck l'islam") inscrit sur la vitrine" dans la nuit du 20 au 21 septembre. Il a déposé au total neuf plaintes. "Des enquêtes ont été menées, elles sont difficiles", souligne la gendarmerie, qui précise que le secteur est "plutôt calme" en temps normal.
Une cinquantaine de personnes, dont le maire (DVD) de la commune, ainsi que des représentants syndicaux et d'associations ont participé mardi à une marche de solidarité. Pour la CGT de l'Ardèche, "c'est l'histoire du boulanger de Fernand Raynaud!", sketch où un douanier chasse "l'étranger" qui "mange le pain des Français", laissant ainsi les habitants sans boulangerie.
Selon le syndicat, "l'Ardèche, terre de résistance à l'occupant nazi, mais terre aussi de déchirements confessionnels, n'acceptera pas la résurgence de ces expressions". "Droits devant !!" a rappelé dans un communiqué le climat régnant dans le village, généré, d'après l'association pour la défense de l'égalité des droits, par quelques individus : il y a quatre ans, lors d'un mouvement pour la régularisation d'un sans-papiers, sa compagne ardéchoise "avait subi une campagne de diffamation" raciste. M. Ter est déterminé à "ne pas céder" et à rester à Saint-Sauveur, mais son épouse est pour sa part "démoralisée", selon lui.
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