Thème d'une des très nombreuses conférences du Sommet de l'élevage, "Ville et Nature". L'occasion de découvrir des expériences végétales ou animales en milieu urbain.
Organisée par le CAUE du Puy-de-Dôme (Conseil Architecture Urbanisme Environnement), cette conférence a tout d'abord affichée l'initiative d'un bailleur social, Ophis. Au pied des immeubles, à Aigueperse, près de Riom, l'Office a décidé de transformer ses espaces verts en jardins potagers. Des jardins familiaux dédiés aux locataires des tours.
Une expérience ultra positive selon Pierre Lafond, chef d'agence Ophis Riom qui a noté une baisse des dégradations dans ces quartiers. Comme si prendre possession de son environnement rimait avec respect de son environnement.
L'Ophis envisage de multiplier ces jardins familiaux au pied de ses immeubles. Une bonne chose à l'heure où ces jardins sont peu à peu grignotés par l'urbanisation dans pas mal de villes.
L'apiculture des villes
L'autre idée valorisée au cours de cette conférence, c'est celle de Lucas Falchero, apiculteur urbain. Ce fonctionnaire de Clermont-Ferrand a voulu installer des ruches sur le toit de la Maison de la Culture en 2008. Pendant un an, il a bataillé ferme pour mener à bien son projet. Il fallait convaincre, expliquer que les abeilles n'allaient pas s'attaquer aux visiteurs ou qu'elles n'allaient pas migrer dans les gaines techniques de cet établissement.
Finalement, en choisissant des abeilles "douces" venues de Slovénie, Lucas a réussi son pari. Cinq ruches trônent sur ce toit et quatre autres ont été installées sur une terrasse de la cathédrale de Clermont, à la demande de la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
Pour la petite histoire, les ruches de la cathédrale ont été envoyées par le fournisseur d'abeilles slovène qui y a vu un acte religieux. Les ruches ont été bénies avant de prendre de la hauteur.
Au bout du compte, le miel est bon, c'est Lucas qui le dit, et il est toutes fleurs, en raison de la multitude des parterres en ville. Finalement, les abeilles sont sûrement mieux ici qu'à la campagne, elles redoutent plus les pesticides que la pollution ! Lucas doit tout de même surveiller régulièrement ses ruches pour éviter les croisements avec des espèces sauvages plus agressives. "Même si moi, je ne crains pas de me faire piquer. Pour l'urbain que je suis cette piqûre c'est comme un rappel à la nature !", conclut-il.
Le cheval en ville
Autre trouvaille, l'arrivée du cheval en ville. A Aurillac, le service des espaces verts s'est associé aux Haras Nationaux pour qu'un cheval intervienne pour désherber. Le "désherbeur" est accroché à l'attelage et c'est parti !
Véronique Garcia, la responsable des espaces verts est emballée par cette opération. Les habitants ne se plaignent plus du bruit des appareils mécaniques. En plus, jeunes et moins jeunes suivent les faits et gestes du cheval pour mieux le caresser.
Dans d'autres villes, le cheval est même utilisé pour emmener les enfants à l'école. A la manière du pédibus, ces enfants le suivent. Mais on peut aussi l'utiliser pour ramasser les déchets, porter l'eau pour l'arrosage...
La plus belle conquête de l'homme est en train de conquérir le coeur des urbains.