Nouvelles agressions au centre pénitentiaire, mercredi 17 et jeudi 18 octobre. D'après un communiqué des syndicats de gardiens, un prisonnier s'est jeté sur un surveillant s'en prenant à lui violemment et une gardienne s'est fait frapper au visage.
Les syndicats s'alarment du nombre de détenus atteints de troubles psychiatriques dans l'établissement pénitentiaire et de l'imprévisibilité des réactions de ces prisonniers. "Lorsqu’ils passent à l’acte, le surveillant esseulé sur sa coursive ne peut anticiper ce déclenchement de violence. Il ne peut compter que sur lui-même et espérer que son alarme s’est bien déclenchée, ce qui n’est pas toujours le cas", précise le communiqué de l'UFAP/UNSA Justice.
Les gardiens revendiquent de travailler par équipe de deux afin de réduire leur vulnérabilité. Par ailleurs, les salariés de la prison constatent une indifférence préoccupante pour ce cas de violence. Toujours d'après le syndicat "plusieurs autres détenus ont assisté à la scène sans esquisser le moindre geste".
Le gardien agressé a été blessé au cou et au bras, un médecin lui a prescrit une ITT de 5 jours. La surveillante a reçu un coup de poing au visage, blessée à l’arcade sourcilière, elle souffre d'un "oeuf de poule au front", comme en témoigne ses collègues. Elle a été prise en charge médicalement. Affectée depuis quelques semaines à peine sur cet établissement, elle intervenait pour mettre un terme à une bagarre opposant deux détenus.
Un univers "concentrationnaire"
La député socialiste de l'Isère, Joëlle Huillier, a récemment visité l'établissement de Saint-Quentin-Fallavier et qualifie le milieu carcéral "d'univers concentrationnaire, pour les détenus, pour les surveillants et pour les visiteurs".Elle dénonce une situation où les personnels en sous-effectif chronique et dans un état d'épuisement et de dépression. "Cette visite a été un traumatisme", raconte-t-elle sur le plateau du 12/13, faisant appel à Christiane Taubira, la garde des Sceaux, pour réformer le politique carcérale.