Condamné à perpétuité et emprisonné depuis 40 ans dans les Hautes-Pyrénées, Georges Ibrahim Abdallah devait être libéré le 6 décembre sur décision du tribunal d'application des peines. Mais le parquet antiterroriste a fait appel. La demande de libération du militant libanais pro palestinien sera de nouveau examinée le 19 décembre 2024.
Âgé de 73 ans, Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 25 ans. La justice va-t-elle enfin entériner sa libération conditionnelle ? Après une première décision favorable du tribunal d'application des peines, le 15 novembre 2024, la cour d'appel de Paris va à son tour se prononcer le 19 décembre prochain.
Appel du parquet antiterroriste
La décision du tribunal d'application des peines avait ordonné la libération du militant libanais pro palestinien, Georges Ibrahim Abdallah, à compter du 6 décembre à la condition que celui quitte le territoire français et n'y revienne pas. Son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, avait alors salué "une victoire juridique et une victoire politique".
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour complicité de l'assassinat de deux diplomates, un Américain et un Israélien, Georges Abdallah est emprisonné depuis 40 ans au centre pénitentiaire de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.
Jusqu'ici, toutes les demandes de libération conditionnelle du militant libanais avaient été rejetées, sauf une en 2013, acceptée sous réserve qu'il fasse l'objet d'un arrêté d'expulsion qui n'avait toutefois pas été signé par le ministre de l'Intérieur d'alors, Manuel Valls. Et ce 15 novembre 2024, la décision de libérer Georges Ibrahim Abdallah a été suspendue suite à l'appel du parquet antiterroriste.
Une mobilisation pour sa libération qui a pris de l'ampleur
Georges Ibrahim Abdallah est emprisonné depuis 40 ans pour complicité de meurtre au centre pénitentiaire de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées. Des manifestations sont régulièrement organisées afin de demander sa libération.
La mobilisation, longtemps cantonnée à l'extrême gauche, a progressivement pris de l'ampleur. Ainsi, le prix Nobel de littérature, Annie Ernaux, a notamment jugé dans les colonnes du journal l'Humanité, que le militant libanais était Georges Abdallah "victime d'une justice d'Etat qui fait honte à la France".
De l'autre côté, Washington, partie civile au procès, a systématiquement combattu les demandes de libération du cofondateur, au début des années 80, des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), groupuscule marxiste pro syrien et anti-israélien qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en France.
La cour d'appel de Paris va-t-elle libérer Georges Ibrahim Abdallah ? La demande de libération sera examinée le 19 décembre lors d'une audience non publique. L'arrêt de la cour sera rendu à une date ultérieure.