Le tribunal administratif de Toulouse a examiné, lundi 25 novembre 2024, le dossier de l'autoroute A69 reliant Toulouse (Haute-Garonne) à Castres (Tarn). La rapporteure publique a recommandé, sans surprises, l'annulation des autorisations environnementales, mettant en doute l'intérêt public majeur du projet.
Le tribunal administratif de Toulouse a examiné, lundi 25 novembre 2024, le dossier controversé de l'autoroute A69. Sans surprise, après les révélations de France 3 Occitanie, la rapporteure publique, Mona Rousseau, a recommandé l'annulation des autorisations environnementales, ce qui entraînerait la suspension des travaux débutés en 2023 en Occitanie. Selon elle, il n'existe pas de "raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM)" justifiant la construction de cette autoroute.
"Une véritable situation d'enclavement"
La magistrate a jugé "excessif" d'invoquer une "véritable situation d'enclavement" du sud du Tarn. L'avocat d'Atosca, le concessionnaire en charge des travaux, Carl Enckell, a contesté cet avis en estimant que "l'on ne se rend pas compte de la dépendance des habitants périurbains à la voiture". Les partisans du projet, tels que le président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, le député macroniste Jean Terlier et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, soutiennent que l'autoroute désenclaverait le sud du département et favoriserait l'attractivité économique.
La rapporteure publique a également mis en avant que le gain de temps d'une vingtaine de minutes entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn) permis par cette autoroute payante s'accompagnerait d'une "dégradation" de la route gratuite. Elle a noté que cet "itinéraire de substitution" traverserait à nouveau les bourgs tarnais de Soual et Puylaurens car leurs contournements, aujourd'hui gratuits, seraient intégrés dans l'A69. En réponse, Me Enckell a affirmé qu'abandonner le projet reviendrait à "enterrer toute possibilité d'amélioration de la desserte" du sud tarnais.
Les opposants rassurés et dans l'attente
L'avocate des opposants au projet, Alice Terrasse, a invité le tribunal à "rendre une décision effectivement audacieuse", compte tenu des "intérêts financiers" et des "lobbys qui sont derrière".
Peu avant le début de l'audience, plus de 200 opposants à l'A69 s'étaient rassemblés devant la gare Matabiau pour exprimer pacifiquement leur confiance en la justice. Le tribunal rendra sa décision dans les quinze jours à venir.