Ce lundi 25 novembre, le tribunal administratif examine le recours en annulation de l'autorisation environnementale ayant permis le chantier de l'A69. Entre 100 et 200 opposants se sont rassemblés ce matin avant l'audience. Des opposants qui espèrent que la justice prononcera l'arrêt du chantier.
Sur le parvis de la gare Matabiau à Toulouse, c'est l'espoir qui anime les 100 à 200 opposants à l'autoroute A 69. L'espoir de voir le chantier de l'autoroute entre Castres et Toulouse stoppé par la justice.
Ce lundi 25 novembre le tribunal administratif examine le recours en annulation des autorisations environnementales ayant permis le chantier de l'A69.
"Un jour historique"
Un examen qui intervient quelques jours seulement après l'avis du rapporteur public. Il estime qu'il n'existe pas de "raison impérative d'intérêt majeur justifiant la dérogation espèces protégées."
"Aujourd'hui c'est un jour assez historique pour nous. Suite à ce qu'a dit le rapporteur public, c'est la première fois qu'on nous dit qu'on a raison. Nous, on sait qu'on a raison, mais là ça a été dit officiellement. On sait que cette autoroute ne doit pas se faire, avoir vu les dégâts ça a été très dur. On espère que la justice saura reconnaître qu'on a raison et qu’il faut arrêter", explique Peter Quince, du collectif Lauragais sans bitume, ce militant au micro de l'équipe de France 3 Occitanie sur place.
"Urgence à arrêter le chantier"
Au-delà de l'avis du rapporteur public, ces opposants rappellent l'absurdité du projet selon eux. "Une autoroute c'est rentable à partir de 22000 véhicules jour. Aujourd'hui, y a quoi ? 5000, 6000 max dans ce coin. Il y aura six voies de circulation pour le Tarn c'est ridicule !", Peter Quince.
#A69 L'audience, enfin !
— Anne Stambach-Terrenoir (@Anne_Stambach) November 25, 2024
Le rapporteur public demande l'annulation de l'autorisation environnementale qui a permis ce saccage.
Tant que tout le béton n'est pas coulé, rien n'est perdu : il faut mettre fin à ce projet absurde et destructeur #StopA69
#NoMacadam ✊️ pic.twitter.com/jA3qhaxzHs
Une conviction que partage la députée LFI Anne Stambach-Terrenoir. "Il y a des centaines d'hectares de terres agricoles, de zones humides, de zones boisées, de zones naturelles tout ça pour longer une route nationale qui existe déjà et qu'on aurait pu aménager", déclare-t-elle. Elle qui sera rapporteure jeudi 28 novembre, d'un projet de loi sur un moratoire des projets autoroutiers. "On ne sait pas estimer le coût de la destruction d'un écosystème. Il y a une urgence à arrêter ce chantier et à redonner une chance à la nature", précise la députée LFI.
Avenir en suspens
De son côté Olivier Fabre, maire DVD, de Mazamet et favorable au projet autoroutier, a exprimé son inquiétude auprès de l'AFP. Favorable au projet autoroutier. "L'arrêt éventuel du chantier serait catastrophique" et "pourrait retarder le désenclavement routier du sud du Tarn qui est très attendu". Un argument que partagent Christophe Ramond, le président PS du Conseil départemental du Tarn, le député macroniste Jean Terlier ou encore la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga.
Les opposants ont ensuite quitté le parvis de la gare pour se rendre à l'audience du tribunal administratif dès 9h. La décision est attendue d'ici une quinzaine de jours. Rien n'assure que l'avis du rapporteur public soit suivi. Les opposants l'annoncent déjà, si la justice ne leur donnait pas raison, ils poursuivraient leur lutte.