Trois incendies en huit jours dans une EPHAD à Miribel-les Echelles, Roger Levalyer, le directeur adjoint de cet établissement qui accueille des personnes de plus de 60 ans souffrant de troubles psychiatriques stabilisés, répond à nos questions.
Que s'est-il passé ?
"Le premier incendie a eu lieu le mardi 16 octobre. Un départ de feu dans la literie d'une chambre. Les systèmes de détection anti incendie ont permis de donner l'alerte. Le résident a été transféré dans un autre établissement.Le lendemain matin, le 17 octobre, nouveau départ d'incendie dans la chambre d'une résidente fumeuse mais il n'y a pas de certitude qu'elle soit à l'origine du sinistre. Elle a aussi été transférée dans un autre établissement.
Une semaine plus tard (mardi 23 octobre) un troisième incendie éclate. Ce dernier événement va remettre en question toute la chaîne des événements passés car il intervient dans une chambre mitoyenne à celle touchée par le premier incendie, toujours sur la literie et la résidente n'était pas présente au moment des faits."
Interrogation totale et remise en question "manifestement, nous avons un problème quant au déclenchement de ces feux", nous dit M.Levalyer.
Les pompiers évoquent parfois un phénomène de mimétisme. Un premier feu accidentel puis quelqu'un "rallume la flamme". Mais alors qui ? un résident, un salarié...
Où en est-on ?
Ces 3 incendies n'ont pas nécessité l'évacuation de résidents. Il a juste fallu mettre en sécurité les personnes et procéder au nettoyage des parties communes. Les systèmes d'incendie ont bien fonctionné.Les gendarmes sur place (mercredi 24 octobre au matin) mènent l'enquête mais ils ont du mal à questionner les résidents qui sont difficilement accessibles, du fait de leurs pathologies. L'équipe de psychiatres et psychologues est également sur la brèche pour tenter de comprendre ce qui s'est passé. Elle participe au travail des enquêteurs.
L'Ephad de Miribel-les-Echelles, c'est une structure particulière ?
"Inaugurée il y a un an, en novembre 2011, elle accueille 80 résidents dans 80 chambres. Des personnes âgées de plus de 60 ans avec des troubles psychiatriques stabilisés, mais un public difficile à canaliser. C'est un public souvent fumeur, nécessitant un encadrement fort.La structure est attenante à l'hôpital de Saint-Laurent-du-Pont qui est spécialisé dans les troubles mentaux. En permanence, une antenne de 7 à 8 personnes, psychiatres et psychologues, est sur place pour répondre aux urgences et au suivi des patients".
