Plusieurs associations féministes ont manifesté samedi à lyon afin de protester contre la réorganisation des établissements de santé où se pratique la majorité des interruptions volontaires de grossesse (IVG).
Au pôle hospitalier Lyon Sud, comme à l'hôpital de la Croix-Rousse, ces centres spécialisés dans les avortements vont être intégrés au service de gynécologie.
«Il y a un risque que la qualité de la prise en charge ne soit plus la même, redoute Najia Dridi du Planning familial. On va vers la disparition d'un personnel dédié ayant fait le choix de se former à cette question de l'avortement, à l'écoute des patientes.»
A Lyon Sud, le service d'IVG passerait de deux personnes actuellement (une infirmière et une aide-soignante) à une seule qui ferait à la fois les prises de rendez-vous téléphoniques, l'accueil des femmes et l'ouverture de dossiers.
De son côté, la direction des Hospices civiles de Lyon se veut rassurante. Pour elle, la qualité des soins sera inchangée, et l'accueil sera toujours assuré par l'infirmière qui occupe actuellement ce poste.»
Les associations demeurent néanmoins suspicieuses. «Le fait d'intégrer à l'orthogénie à la gynécologie pose question. Des femmes souhaitant avorter vont se retrouver à côté de celles venant pour un suivi de grossesse ou pour une procréation assistée. Ce sont des situations culpabilisantes et déstabilisantes», argumente Najia Dridi.
Selon Marie-Hélène Renault, responsable du dossier IVG aux HCL, le risque est faible : les patientes venant pour des IVG seront dans quatre chambres individuelles, dans un espace dédié uniquement à l'orthogénie. Elles ne côtoieront jamais celles qui ont des problèmes de stérilité.
Les IVG aux HCL
En 2011, 4 302 IVG ont été pratiqués au sein des Hospices civiles de Lyon (HCL), soit 85 % des IVG réalisés dans le Grand Lyon.C'est moins qu'en 2010 où 4 458 IVG se sont réalisés, et encore moins qu'en 2009 ayant enregistrés 4 652 IVG.