À l’aube de sa grande toilette de l’été 2013, une restauration de plusieurs mois confiée au facteur Michel Gaillard, l’orgue de l’Auditorium de Lyon livrera une dernière fois ses secrets lors d'un concert gratuit mardi 6 novembre
Au fil d’œuvres variées piochées dans un vaste répertoire, l’organiste Mathias Lecomte et Claire Delamarche, conservatrice de l’orgue, vous invitent à découvrir en une heure trente les rouages et la poésie de cet instrument pas comme les autres, avec ses 80 jeux, ses 6.500 tuyaux, sa console tapissée de boutons et le réseau complexe de moteurs, de soupapes, de fils, de conduites et d’électronique qui lui donnent vie.
Ses mensurations et son histoire
81 jeux, 6.708 tuyaux de quelques centimètres à 5 mètres, 4 claviers. Instrument imposant, l'orgue de l'Auditorium de Lyon est actuellement le seul orgue de salle en France.
Il a été conçu pour l'Exposition Universelle de 1878 à Paris, comme une "vitrine" des compétences françaises, par Aristide Cavaillé-Coll, le facteur d'orgue le plus réputé de son temps. Issu d'une famille de facteurs d'orgues, il a également construit l'orgue de Notre-Dame de Paris ou de la basilique Saint-Denis.
C'est un orgue symphonique, plus grand que les précédents et capable de rivaliser avec un orchestre.
Après l'Exposition, il fut installé au Palais du Trocadéro (aujourd'hui Palais de Chaillot) où de nombreux compositeurs ont eu la chance de jouer de grandes œuvres du répertoire comme le Requiem de Duruflé. En 1937, de nouveaux jeux ont été ajoutés et l'instrument a été électrifié.
En 1972, Jack Lang, alors directeur du théâtre de Chaillot, profite de la rénovation du Palais pour démonter l'orgue. Beaucoup de contraintes sont inhérentes à la présence d'un instrument de cette taille et la troupe de Chaillot ne pouvait plus y faire face. Simultanément, Louis Pradel, alors maire de Lyon, lance le chantier de l'Auditorium, prévoyant une niche pour accueillir un orgue. C'est chose faite dès 1977, après le rachat pour 1 franc symbolique des tuyaux de l'orgue de Chaillot.
Instrument sombre et puissant, construit pour une salle de quelque 5000 places, il donne toute son ampleur et sa puissance à l'Auditorium. Grâce à ses nombreux jeux, mimant tous les instruments de l'orchestre symphonique, il est apte à jouer tous les répertoires, du plus ancien au contemporain.