Des champions de combiné nordique s'entraînent en soufflerie à Genève

Cet entraînement de choc permet à l'Equipe de France de se perfectionner avant l'hiver, dans des conditions très réalistes... Cela se passe cinq fois par saison, dans une soufflerie de l'Ecole d'Ingénieur de Genève. 

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Jason Lamy-Chappuis, 26 ans, est une des figures phares du combiné nordique.

A son actif, deux participations aux Jeux Olympiques d'hiver (2006 et 2010), et une médaille d'or en individuel (Grand Tremplin) aux derniers championnats du monde d'Oslo en 2011.

Avec l'Equipe de France de combiné nordique, l'athlète effectue une batterie de tests cinq fois par saison dans un lieu pour le moins insolite : la soufflerie de l'Ecole d'ingénieur de Genève. 

Soumis à un souffle de 100 km/h, le "sujet" travaille seul sa position d'élan, son impulsion...Il est chaussé de semelles spéciales dotées de capteurs, qui renvoient des mesures de force et de pression (20 000 par seconde !) à Nicolas Coulmy, directeur du département scientifique de la FFS (Fédération Française de Ski). 

Les images sont assez impressionnantes : on se croirait dans un remake de 2001, Odyssée de l'Espace. 


Pendant deux à trois minutes en moyenne, les sauteurs vont aussi simuler la position de vol. Un technicien de l'EIG mesure la force de traînée et la portance. L'objectif est de maîtriser la force de trainée, car celle-ci s'oppose à la force de portance qui soulève le sauteur. Entre chaque essai, l'entraîneur donne ses résultats au sauteur pour que celui-ci adapte sa conduite. Quelques jours après l'entraînement, Nicolas Coulmy remet un rapport individualisé à chaque combiné et oriente ses consignes sur les skis.  

Les avantages d'un entraînement en soufflerie


Selon Jason Lamy-Chappuis, c'est du temps de gagné, d'optimisé. "Ce que nous arrivons à faire en une matinée lorsque nous faisons des essais de vol équivaut à plus de 500 sauts sur le terrain en terme de recherche de sensations et de positions", confie le jeune champion.

Le skieur peut ainsi "s'acclimater" à des vitesse supérieures à celles qu'il peut atteindre sur piste. A partir de 220 km/h, la neige n'ayant plus aucune influence sur les skis, le sauteur doit se servir de ses bras et de son corps pour maîtriser sa trajectoire. Dans une soufflerie, il peut expérimenter ce type de mouvement sans danger.

La soufflerie de l'Ecole d'Ingénieur de Genève, une des plus importantes de Suisse, comporte 4 ventilateurs de 75 kW chacun, ils peuvent entraîner 210 mètres d'air par seconde sur une vitesse de 250 km/h.  







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